Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

PrÉSentation

  • : Lez/zone
  • : Lez Zone est un espace dédié à la culture et aux arts sapphiques, au féminisme. Vous y trouverez également quelques actualités. Poèmes illustrés, peinture, photographie, artistes invitées.
  • Contact

Textes illustrés

Lucie Aubrac :

Résister 

Rose Ausländer :

Dans le rien

Découvrir un chant

La chambre m'abrite

Ne le sais

Quand je partirai

Tu es là encore

Anne Archet :
Convulsive

Union nucléaire

Nicole Barrière :

Femmes en parallèle

Marie Bataille :

Nuit

Le silence te creuse

Germaine Beaulieu :

Dans l'attente

Elle s'interroge

Il n'y a plus de sens

Rien du noir

Tu tiens bon le désir

Jannick Belleau :

Adios Amiga

Jovette-Alice Bernier :

C'est alors que l'on sait

J'abdique tout

Louky Bersianik :

La Splendeur

Le testament de la folle alliée

Le visage

Maladie d'amour

Huguette Bertrand :

Alpamayo

Blondes nuits ensoleillées

Enchevêtré aux impossibles

Je ne suis que le vent

J'ai cette gourmandise

Les visages du temps

Quand le cri du corps

Sous la caresse des mots

Sur la pointe des doigts

Sur l'écran brûlant...

Claudine Bohi :

L'humilité...

France Bonneau :

Si j'étais immigrante

Nicole Brossard :

Aujourd'hui je sais

Ma continent

Ne touchons pas...

Sa surface

Sous la langue

Françoise Bujold :

Quand la perdrix...

Mélanie Cantin :

Innocent amour

Diane Cardinal :

Je m'assois sur ton nombril

Je m'infiltre sous ta peau

Tu murmures

Patrizia Cavalli :

De moi...

Natalie Clifford Barney :

Etre libre

Anne Collignon :

Ils étaient cinq

Cristie Cyane :

Laisse-toi aller

On veut pas d'ça ici !

Polaroïd

Rainbow

Un baiser sur ses seins

Louise Cotnoir :

Il faudrait le poème

Le sexe marqué...

Maison à louer

Christine Davi :

Elle dit non

Lucie Delarue-Mardrus :
Baiser 
L'étreinte marine
Refus

Si tu viens

Denise Desautels :

Les chuchotements et la caresse 
L'espoir ?

Tout ce bleu

Une histoire de beauté

Chahdortt Djavann :

L'Iran d'aujourd'hui

Hélène Dorion :

Tu avances une main...

Tu viendras...

J'adviens...

Emily Dickinson :

Douter de Moi !

Elle s'éleva...

Il a Sanglé ma vie

Il s'exerce sur votre Ame

Pour Toi

Eve Ensler :

Le clitoris...

Mon vagin, mon village

Procès en sorcellerie

Rosanna Fiocchetto :

La fureur...

Jacqueline Francoeur :

Sérénité

Madeleine Gagnon :

Un monde androgyne

Cathy Garcia :

Oiseaux

Claire Gérard :

Sensualité

Benoîte Groult :

Elle voudrait

Patricia Guenot :

Abolir la spirale...

Avenir Féminin

Tes mains

Colette Haddad :

Si proche !

Anne Hébert :

L'envers du monde

Les petites villes

Nuit

Istina :

Je me bats

Elle marche

Michèle Lalonde :

Speak white

Sophie Langemont :

Quand je t'imagine

Marguerite Lapalme :

Assimilation

Audre Lorde :

Combattre l'oppression

Habiter les silences...

Savoir - plutôt que penser

Marie-Victoire Louis :

Justice

Andrée Maillet :

Amérique française

Françoise Mariotti :

Lisse comme une pierre blanche

Hélène Marquié :

Le corps subversif

Luci-Louve Mathieu :
Femme

Femme source

Les filles de plume

Lettres

Valéry Meynadier :

Juste...

Peu...

Carole Menahem-Lilin :

Désir obscur...

Le nu visionnaire

Nudité

Souffle 
Un parfum d'écorce

Micheline Mercier :
Abnégation

Isabell Miller :

Fondre

Shawn Mir :

Là-bas les Flandres

La lesbienne d'aujourd'hui

Misfit :

Ange d'éternité

De mes soeurs lesbiennes

Des siècles...

D'un clapotis de l'âme

Le tourbillon...

Tout se passera bien

Vermillonner d'aimer

Colette Nys-Mazure :

Aimée-Aimante

Délivrer les sources

Flux et reflux
Angèle Paoli :
Peut-être

Geneviève Pastre :

Au mâle quand il veut s'interposer

Bonheurs

Je chie je dis...

Marie-Thérèse Peyrin :

Regarde

Ludmilla Podkosova :

Aimer

Lucie Poirier :

Les longs chemins

Catherine Ribeiro :

Femmes algériennes

Adrienne Rich :

A Judith

L'honneur des femmes

Nier notre réalité

Si c'est le désir...

Amina Saïd :

Amour notre parole

Enfant moi seule

L'élan le souffle le silence

Cécile Sauvage :

Le vallon

Isabelle Servant :

Sûrement

Christel J-Stefariel :

Les mots à huis clots

Nada Stipkovic :
Lâcheté
Jeanne Talbot-David :

Où allons-nous

Si fortement rêvé...

Françoise Tchartiloglou :

C'est la vie

Comme la mouette

Repli

Résidence

Emmanuelle Urien :

Tout est pareil

Yolande Villemaire :
Le son du soi
Clara Vincent :

Au pays de ton corps

Dis femme...

Petite garce femme

Tout près du visage

Renée Vivien :

Intérieur

Le Pilori

Notre Dame des Fièvres (Tolède)

Sonnet "Parle-moi..."

Union

Ton Ame

Vierges et femmes...

Simone Weil :

Comme le puissant...

Monique Wittig :

Elles disent...

J/e suis frappée d'interdit...

Sois m/a très chérie...

Leïla Zhour :

Aime-moi

A mon revers

Deux

Grandes et dures

Je cherche un visage...

T'aimer

Ton regard...

Recherche

En théorie : des articles de fond et de référence sur le lesbianisme, l'homosexualité et le féminisme, ainsi que quelques articles sur l'actualité LGBT.

Un peu d'art aussi, des coups de crayons et de pinceaux, de la poésie, des images.

En pratique :un blog et son histoire. 

Les albums qui sont dédiés à une artiste en particulier sont créés avec l'autorisation et la collaboration de cette artiste. Pour litiges ou autres mots, mon adresse mail : sappho4444@hotmail.com 

Archives

Liens

Portails lesbiens :
Sappho
Tasse de Thé
Lesbiagenda Toulouse

Lesbian Index

Sapphica


Blogs lesbiens : 
L'ancien Lezzone et ses archives

Elles à Elles

Complicités Féminines

Geneviève Pastre 

Gouts Doux
Lesbiennes maghrébines

Mauvaise Herbe 

Mot à Mot 
Sensuality

Références Lesbiennes :
Archives lesbiennes de Paris

Archives lesbiennes de Berlin

Bagdam Espace Lesbien

Cineffable

Coordination Lesbienne

Isle of Lesbos

La Barbare

Les Rivages de Mytilène
Saphisme.com

Univers-L


LGBT/Queer :

France Gaie et Lesbienne

Fugues : G&L du Québec

Inter LGBT

Les Panthères Roses

Media-G

SOS Homophobie 


Sites féministes : 

ANEF 

Annuaire Etudes féministes 
Anti patriarcat
CCP(ublisexisme)
CNDF
Contre le publisexisme

Encore féministes !

Femme libre (blog)

Femmes en Résistance

Films de Femmes 
Furieuses Fallopes
Glasgow Women's Library

Hors Champ

La Barbe
La Maison des Femmes
 
La Meute
Les Pénélopes  

Mix-Cité

Sisyphe

Têtes hautes

The Women's Library


Auteures :
Michèle Causse
Françoise Leclère
Geneviève Pastre
Monique Wittig

Espaces poétiques :

Huguette Bertrand

Poé-graphie

Poénamur

Poénamur 2

Poésie sapphiste

Renée Vivien

Shawn Mir

Terres de Femmes


Artistes peintres :

Marie Lydie Joffre
Hélène Khoury 

Françoise Tchartiloglou

Sylvette Vinot 

Photographie :
Cathy Peylan
Rebelle


Référencement :

Ref-ici

Mesblogs.com 
Référencement blog
Lesbienne sur Reflink
 

Annuaire de flux d'actualités 

 

Augmenter la visibilité de votre site avec son l'indexation sur nos annuaires en liens durs

3 avril 2006 1 03 /04 /avril /2006 15:50
Cécile de France récompensée... d'une vertèbre

Cécile de France a été récompensée par son pays, à l'occasion du premier avril. L'ambassade de Belgique en France donnait une réception en l'honneur de ses deux compatriotes nommés aux Césars 2006, qui avaient vu Cécile de France recevoir le prix de la meilleure actrice dans un second rôle pour son interprétation de Isabelle, lesbienne épanouie dans Les Poupées russes de Cédric Klapisch. Benoît Poelvoorde, nommé pour Entre ses mains, était également présent. Cécile de France a ainsi reçu une vertèbre d'or... rose, créée pour l'occasion par le sculpteur Pierre Buisseret. Monsieur l'ambassadeur n'hésita pas à servir de célèbres rochers en chocolat à ses invités. Une nouvelle démonstration d'humour belge...
Photo Paul Parant



 



par Paul Parant

Source : http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=9318

Partager cet article
Repost0
31 mars 2006 5 31 /03 /mars /2006 14:00
Pologne (People)
John Malkovich défend Le Madame

 

John Malkovich, qui se trouve en ce moment à Varsovie, a participé à une conference de presse organisée dans le club gay-friendly Le Madame, menacé de fermeture (lire Quotidien du 30 mars). Le maire de Varsovie, homophobe, veut en effet fermer cet espace artistique et politique pour des raisons administratives. Mais l'opinion publique y voit plutôt une atteinte à la liberté d'expression. John Malkovich a expliqué que «ce lieu de culture est très important» et a souhaité aux animateurs du Madame le plus vif succès dans leur lutte pour sauver cet espace culturel.


par Adam Cioch

Source : http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=9308

Partager cet article
Repost0
16 mars 2006 4 16 /03 /mars /2006 11:45

 

 

 

UFAL : Lettre ouverte à tous les députés jeudi 16 mars 2006

Lettre ouverte à tous les députés Copie aux sénateurs

Messieurs les députés,

Un de vos collègues, Jean-Marc Roubaud, élu du Gard, vient de déposer une proposition de loi sur laquelle l’Union des Familles Laïques tient à attirer votre attention. Ce projet est ainsi rédigé : « Tout discours, cri, menace, écrit, imprimé, dessin ou affiche outrageant, portant atteinte volontairement aux fondements des religions est une injure ». Il demande donc l’interdiction de tout propos et acte injurieux contre une religion.

L’Ufal rappelle que le délit de blasphème, qui jusqu‚à ce jour n‚existe pas en France, est une vieille revendication de l’extrême droite catholique, qui, sous la direction de Romain Marie, membre du comité central du Front national, a multiplié les procès, au nom de l’Agrif (Alliance Générale contre les Racismes et pour le respect de l’Identité Française), contre les films et ouvrages qui traitaient avec humour de la religion catholique.

L’Ufal rappelle, d’autre part, que les caricatures du prophète Mahomet viennent de donner lieu à de nombreuses violences, avec mort d’hommes et destructions d‚édifices publiques, dans des pays sous forte influence de l’islam.

En France, l’ensemble des composantes du Conseil Français du Culte Musulman, sous l’’influence des intégristes de l’UOIF, a demandé une loi interdisant toute critique des religions. C’est la liberté de conscience, la liberté d’expression et la liberté de croire ou de ne pas croire, dans notre pays, qui est visée.

L’Ufal s‚indigne, un siècle après la loi de séparation des Eglises et de l’Etat, qu‚un élu de la République puisse déposer une proposition de loi qui relaie les discours des franges les plus intégristes des différentes Eglises.

L’Ufal est d’autant plus scandalisée par cette proposition que, dans le monde entier, les femmes et les hommes de culture arabo-musulmane, premières victimes du totalitarisme islamique, se tournent souvent vers la France, qu’ils considèrent comme un espoir, par le modèle républicain et laïque qu’elle incarne.

Le député Roubaud, en déposant un tel projet de loi, encourage les pressions de ceux qui, après avoir lancé une fatwa contre les écrivains Salman Rushdie et Taslima Nasreen, assassiné le cinéaste Theo Van Gogh, et contraint la député hollandaise Aayan Hirsi Ali à vivre sous protection policière, veulent aller plus loin. Aujourd’hui, les ennemis de la liberté demandent, en France, une loi contre l’islamophobie, voulant ainsi remettre en cause la libre critique de tous les dogmes, donc des religions, donc de l’islam, qui ne saurait se confondre avec le racisme, qui est un délit que la législation française sanctionne fort justement.

L’Ufal pense que la France, pays des Lumières, république laïque, pays de la liberté, est une démocratie digne de ce nom parce que, contrairement à beaucoup d‚autres pays, on y a le droit de critiquer librement tout texte, tout dogme, dont les religions et leurs fondements, sous forme scientifique, rationnelle, humoristique ou artistique.

L‚Ufal avait apprécié que la représentation nationale, prenant conscience que l’islam politique était le cheval de Troie d’une offensive cléricale contre la laïcité, ait voté, à une grande majorité, une loi contre les signes religieux à l‚école publique, le 15 mars 2004.

Dans une période où les fanatiques religieux entendent intimider toutes les démocraties, et où le communautarisme, ethnique et religieux, veut supplanter le « vivre ensemble » et « l‚égalité des droits », l‚Union des Familles Laïques appelle l‚ensemble de la représentation nationale à bien mesurer l‚apport de la laïcité pour maintenir la paix civile dans notre pays.

L’Ufal demande donc à la représentation nationale de condamner fermement une telle proposition de loi qui tourne le dos aux principes fondateurs de la République et déshonore l’élu du peuple qui ose l’émettre.

L‚Ufal, qui avait été auditionné par la commission parlementaire présidée par Jean-Louis Debré, et par la commission Stasi, se tient à la disposition de tout député ou groupe parlementaire désirant évoquer l’importance des enjeux laïques de l‚heure.

Fait à Paris, le mardi 14 mars Pour l’Ufal, le président, Bernard Teper

Source : http://www.clf.ras.eu.org/article.php3?id_article=480

Partager cet article
Repost0
13 mars 2006 1 13 /03 /mars /2006 12:50

Le dimanche 12 mars 2006


Installée à Paris depuis décembre 2003, la comédienne Marie-Josée Croze y est aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau.
Photo : archives La Presse

NATHALIE PETROWSKI RENCONTRE

Marie-Josée Croze : un esprit libre à Paris

Nathalie Petrowski

La Presse

Paris

Trois ans après avoir quitté le Québec en claquant la porte, Marie-Josée Croze is alive and living in Paris. L'année dernière, elle a enchaîné quatre films et une pièce de théâtre avant de se faire imposer un repos forcé par le médecin. Ces jours-ci, elle revient lentement à la vie en savourant chaque minute de sa liberté. Portrait d'une Parisienne libre et d'une actrice sans accent québécois.

Toute menue, le teint pâle et un brin anémique, en jeans et t-shirt, Marie-Josée Croze m'attend tapie dans un coin du bar du chic hôtel Lutetia, où les chambres se détaillent jusqu'à 630 euros la nuit, pétales de roses et champagne compris.

J'ai traversé Paris pour venir à sa rencontre et la course, remplie de bouchons, et d'embûches, a ravivé une vieille question: comment peut-on vivre à Paris sans devenir complètement cinglé?

La question fait sourire Marie-Josée Croze, qui comprend mon exaspération, mais ne la partage pas. Depuis ce coup de tête de décembre 2003, quand l'actrice a vidé son appartement montréalais et s'est loué en moins d'une heure un deux-pièces de 50 mètres carrés à Saint-Germain-des-Prés, elle est ici aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau ou qu'un Japonais dans la tour Eiffel.

Le manque d'espace, le rationnement de l'eau chaude et les lumières qui s'éteignent au beau milieu de la montée des marches d'escalier ne la dérangent pas. Tout le contraire. " Le confort m'emmerde et trop d'espace m'angoisse, dit-elle. Avec tous les films que j'ai tournés, je pourrais facilement m'acheter un plus grand appartement, mais les possessions matérielles, ça me saoule. Tout ce qu'on acquiert, il faut s'en occuper et moi, je suis très mauvaise pour gérer le matériel. Moins j'en ai, mieux je me porte. "

Il n'y a pas que le matériel dont Marie-Josée Croze a réussi à se débarrasser. Il y a d'abord l'accent québécois qui, chez cette fille adoptée de Longueuil, n'a jamais été très prononcé, mais qui, au contact de la musicalité pointue parisienne, a complètement disparu. Contrairement à certaines de ses contemporaines québécoises qui forcent la note, la mutation de Croze s'est faite tout naturellement, sans doute parce que de l'aveu de l'actrice, elle attrape les accents comme d'autres des grippes.

Aujourd'hui, lorsque Marie-Josée Croze commande un Perrier ou donne la réplique à un acteur français censé être son père, même Thierry Ardisson serait incapable de déceler la trace de ses origines québécoises.

Fini l'ego

Autre changement chez une actrice qui, en l'espace d'une décennie, est passée de Chambres en ville au Prix d'interprétation féminine à Cannes pour Les Invasions barbares, son ego a disparu. C'est, en tout cas, ce qu'elle m'annonce, mais sans fierté ni vantardise, comme s'il s'agissait d'un truc aussi anodin qu'un changement de couleur de cheveux.

" C'est vrai, je n'ai plus d'ego, du moins pas dans le travail. Quand j'embarque dans un projet, j'embarque à fond avec un esprit de trouper. Et ça me fait le plus grand bien. Parce que l'ego, à la base, c'est se préoccuper de ce que les autres pensent de nous. C'est le pire ennemi des acteurs. Dès que tu te laisses corrompre par ça, t'es foutu. "

Marie-Josée Croze a si peu d'ego que chaque fois qu'elle reçoit un scénario, elle se fait un devoir de le lire aussitôt. Dès qu'elle tarde un peu, elle se traite de tous les noms y compris de merde, dit-elle. Habituellement, au bout d'une semaine, la lecture est terminée et le cinéaste, rappelé.

L'ennui, c'est qu'à Paris, les actrices de son statut (très enviable) prennent en général une éternité avant de répondre, histoire de signaler à leur interlocuteur qu'elles ont d'autres chats à fouetter, même si, en réalité, elles n'ont pas travaillé depuis des mois.

" Résultat, dit-elle avec son sens inné de l'autodérision, c'est qu'en lisant plus vite que tout le monde, je passe souvent pour une nulle. Dans l'esprit de certains cinéastes, si je réponds aussi vite, c'est que je suis désespérée. Une fois, j'ai même perdu un rôle à cause de ça. Au lendemain d'une rencontre, quand j'ai appris que la cinéaste venait de proposer le rôle que j'avais pourtant accepté à ma copine Julie Depardieu, je l'ai appelée pour lui dire qu'elle était gonflée, même si j'étais contente pour elle. Depuis, j'essaie de faire traîner les choses. C'est difficile à cause de mon tempérament nord-américain, mais bon, je n'en fais pas une maladie. "

En fait, ce n'est pas tout à fait juste, puisque à force de travailler comme une forcenée, d'enfiler film après film, et, parfois même, d'interpréter trois rôles différents dans une même semaine, le surmenage a eu raison de sa résistance physique. Elle mentionne la chose brièvement et sans grand détail, regrettant presque de l'avoir même évoquée.

La nudité

C'est que Marie-Josée Croze est énormément sollicitée par le cinéma français. Et bien qu'elle choisisse ses projets avec soin et refuse plus de rôles qu'elle n'en accepte, les propositions n'en finissent pas de s'accumuler. " Des fois, dit-elle, il y a des trucs qui ne se refusent pas. " Ce fut le cas pour le petit rôle de tueuse à gages dans Munich, de Steven Spielberg, ou encore pour celui de Tango, une fille libre et lesbienne qui préfère la compagnie des Blacks des banlieues à celle de sa famille de " bourges ", dans Les Oiseaux du ciel, d'Éliane Latour.

Même s'il n'y a aucun lien entre les deux films, sinon que Munich est aussi réussi que Les Oiseaux du ciel est raté, un détail les unit: la nudité.

Dans Munich, Marie-Josée Croze n'a pas hésité à apparaître complètement nue à la caméra. Et dans Les Oiseaux du ciel, elle a accepté de tourner une scène d'amour assez explicite avec sa partenaire féminine sans que cela ne lui pose le moindre problème.

" Dans les deux cas, raconte-t-elle, j'aurais pu garder mon slip ou alors me négocier un cachet supplémentaire pour chaque bout de peau dénudée. Je sais que des chartes de tarifs existent selon ce que tu montres, mais c'est ridicule. Je ne me vends pas en pièces détachées. Et puis, j'ai décidé de faire ce métier et de m'exposer, alors j'assume. Faut dire que j'ai tellement dessiné de modèles nus aux beaux-arts que la nudité, je m'en fous, pour autant qu'elle ait un sens. Ce qui compte pour moi, c'est que la scène soit belle et bien filmée. Pendant le tournage d'Ordo par exemple, j'avais pris du poids. Il y avait une scène où j'étais nue sous un manteau devant une petite lampe allumée. J'ai montré mes bourrelets au réalisateur en lui disant que l'effet serait plus joli si la petite lampe était fermée. Il était tout à fait d'accord. Dans la vie, si tu commences à faire une fixation sur ton corps, ça devient un gros problème. Moi, je n'ai pas envie que ça le devienne. "

Allégée de son ego, affranchie de ses complexes et libre de toute hypothèque, Marie-Josée Croze se sent légère et joyeuse quand elle se promène dans Paris. Cela ne l'empêche pas de rêver la nuit à Montréal et de se réveiller avec le sentiment bizarre de son déracinement. Mais quand l'étrangeté s'estompe, tout ce qui lui reste est un lourd ressentiment à l'égard de la société québécoise.

" Je suis peut-être partie en 2003, mais en réalité, j'avais quitté le Québec dans ma tête depuis longtemps. Parce que je suis quelqu'un d'original et de singulier, et qu'au Québec, il n'y a pas de place pour la singularité. Ici, ce n'est pas nécessairement plus ouvert. Il y a des acteurs que je trouve parfaitement lamentables, mais au moins, chacun peut avoir sa niche. Au Québec, je n'ai jamais eu le sentiment d'être estimée par le milieu. Quand j'ai fait La Florida par exemple, les gens ont cru que j'étais dans la vie comme dans le film et qu'on m'avait ramassée dans la rue et plaquée devant la caméra. Mais la vérité, c'est que j'ai passé l'audition avec 300 autres filles et c'est moi qui ai décroché le rôle. Alors, je n'ai peut-être pas fait le putain de Conservatoire et je ne faisais pas partie de la gang de théâtreux, mais j'ai travaillé aussi fort que les autres et mes rôles, je ne les ais jamais volés à personne ", dit-elle en montant le ton, des éclairs de feu dans le regard.

L'instant suivant pourtant, elle concède qu'elle n'a pas vraiment changé, qu'elle porte les mêmes vêtements et endosse les mêmes valeurs qu'elle avait au Québec. " Sauf qu'ici, je passe pour une Américaine ou du moins, une actrice avec un jeu américain, mais qui a su s'adapter à la musicalité de la langue. Et grâce à cet accent, je ne suis pas condamnée aux rôles d'étrangères comme Monica Bellucci par exemple. Je peux très bien avoir comme père André Dussollier sans que cela sonne faux. "

La seule chose que Marie-Josée Croze ne peut pas, et surtout, ne veut pas faire, c'est parader dans les soirées mondaines en Gucci et Prada comme une starlette ou alors se précipiter au Festival de Cannes où, depuis son prix, elle est invitée chaque année en première classe.

" Ça serait la chose la plus facile à faire et mon agent en serait ravi, mais c'est un piège, parce qu'à la longue, tu finis par écoeurer le monde. Moi, je préfère me garder une petite gêne et rester un esprit indépendant qui n'appartient à aucun pays, aucune famille et qui trace sa ligne. "

En sera-t-il ainsi dans quelques années quand un succès foudroyant lui tombera peut-être dessus et placardera son affiche dans tout Paris? Marie-Josée Croze n'y pense même pas. De toutes façons, elle a des choses plus urgentes à régler, la première étant d'installer un jeu d'étagères dans son appartement comme elle se promet de le faire depuis trois ans.

Je la quitte devant le métro Sèvres-Babylone en la regardant faire son chemin à travers le tohu-bohu de la circulation parisienne. Personne ne se retourne sur son passage et peut-être que je me trompe, mais j'ai la nette impression que ça lui donne des ailes.

Nathalie.petrowski@lapresse.ca

© 2006 La Presse. Tous droits réservés.

Source : http://www.cyberpresse.ca/article/20060312/CPARTS/603120621/1017/CPARTS

Partager cet article
Repost0
7 mars 2006 2 07 /03 /mars /2006 15:00
États-Unis (Société)
Charlize Theron, Melissa Etheridge et David LaChapelle récompensés par les GLAAD Awards

 

Le GLAAD, le groupe qui défend les droits de la communauté LGBT dans les médias en luttant notamment contre les dérapages homophobes, remettra ses récompenses annuelles le 27 mars prochain. Le photographe David LaChapelle  y recevra un prix récompensant ses efforts pour récolter de l'argent pour la lutte contre le sida. Charlize Theron sera récompensée pour avoir déclaré dans les médias qu'elle ne se mariera pas tant que les gays et les lesbiennes n'auront pas les mêmes droits. Et Melissa Etheridge recevra également une récompense: les GLAAD veulent en effet saluer le fait que la chanteuse mette en exemple son couple dans ses apparitions dans les médias. Melissa Etheridge a ainsi rendu plusieurs hommages à sa compagne pour le rôle qu'elle a tenu à ses côtés pour l'aider à lutter contre le cancer. La cérémonie des GLAAD Awards sera diffusée le 15 avril sur le chaîne LOGO.

par Nicolas Jan

Source : http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=9159

Partager cet article
Repost0
6 mars 2006 1 06 /03 /mars /2006 15:40
Une «irrésistible» victoire de la musique pour Juliette

 

Juliette a été sacrée «artiste interprète féminine de l'année» lors de la 21ème édition des Victoires de la Musique 2006. Une victoire bien méritée pour une artiste de longue date (déjà récompensée en 1997 aux Victoires dans la catégorie «révélation de l'année») qui n'a plus à prouver ses talents d'interprète et de compositrice, son humour, et son coffre de cantatrice. Compositrice, chanteuse, pianiste, Juliette Noureddine, est aussi une chanteuse dont les rimes féminines ne cachent rien de ses amours lesbiennes et de son côté «garçon manqué», le titre d'une de ses chansons. Les principaux grands vainqueurs des Victoires de cette année sont, en outre, Raphaël et Camille. Raphaël raffle trois victoires parmi les plus prestigieuses: meilleur artiste masculin, meilleur album chansons/variétés pour «Caravane», et «chanson originale de l'année» pour le morceau titre de cet album. Camille, elle, a reçu la victoire de l'«album révélation» et celle de l'«artiste révélation de l'année».


par Ursula Del Aguila

Source : http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=9167

Partager cet article
Repost0
4 mars 2006 6 04 /03 /mars /2006 09:00
Charlize Theron, histoire vraie
Propos recueillis par Jean-Paul Chaillet. Photo: AP

Oubliez le stéréotype de la blonde “Made in Hollywood”. Cette comédienne est une femme engagée, au caractère bien trempé. De la vérité, pas de vanité, ainsi va charlize. souhaitons-lui un Oscar, dimanche, pour son incroyable prestation dans “L’affaire Josey Aimes”*.

 

Glamour calibré, peau délicatement abricotée, blondeur idéale et regard myosotis, Charlize Theron fascine par sa plastique irréprochable d’amazone de 1,78 m. Signe intrigant : deux discrets tatouages qu’elle ne cherche pas à dissimuler, l’un sur le cou-de-pied et l’autre juste au-dessus de sa cheville droite. On la croyait un peu distante. Mais non. Elle s’efforce de ne pas être intimidante, tout à coup spirituelle, sans coquetterie affectée ni désir de plaire à tout prix.

Avec sa prestation dans “ l’Affaire Josey Aimes ”, l’actrice pourrait bien remporter un second oscar, deux ans après celui obtenu pour son rôle trash de lesbienne tueuse en série dans “ Monster ”.

Ses racines, elles sont à Benoni, en Afrique du Sud, au nord de Johannesburg, où elle a grandi. À seize ans, elle se lance dans le mannequinat. On passe sur la mort de son père, alcoolique et violent, tué un an plus tôt d’un coup de fusil par sa mère. Verdict : légitime défense.

Installée à New York, elle doit renoncer à son rêve de devenir danseuse à la suite d’une blessure au genou... Un aller simple pour Hollywood. La vie en motel de second ordre. Les galères d’argent. Les auditions qui n’aboutissent à rien. Elle apprend à perdre son accent sud-africain en regardant la télévision. Tout change en 1996. Elle se fait remarquer, enfin.

Puis c’est l’ascension, irrésistible. En septembre dernier, à tout juste trente ans, elle a eu son étoile sur Hollywood Boulevard. Côté cœur, elle file le parfait amour depuis cinq ans avec l’acteur irlandais Stuart Townsend (rencontré pendant le tournage de “ Mauvais Piège ”), dans les collines de Malibu, avec leurs quatre chiens.

“ Madame Figaro ”. — À travers le parcours de cette femme voulant remettre de l’ordre dans sa vie pour s’en sortir, le film traite du harcèlement sexuel. Cela vous est-il arrivé personnellement lorsque vous étiez mannequin ou au cours de votre vie professionnelle ?

Charlize Theron. – Non. J’ai eu de la chance. On imagine souvent à tort que toutes les actrices choisissent des rôles proches de leurs expériences personnelles... Quand j’ai participé à la première campagne publicitaire de sensibilisation sur le viol en Afrique du Sud, on a supposé automatiquement que j’avais été violée. Ça m’avait sidérée. À l’époque, là-bas, une femme l’était toutes les vingt-six secondes, et personne n’agissait contre ce phénomène. C’était une campagne coup de poing qui mettait au défi de dénoncer ouvertement les coupables. Le harcèlement sexuel, ça me touche forcément en tant que femme. Comme le viol, c’est une question de dignité humaine, un fléau qu’il faut attaquer de front. Après mes recherches et pour avoir passé du temps avec les femmes dont parle “ l’Affaire Josey Aimes ”, je me suis rendu compte de leur immense courage, combien il leur avait été difficile de coexister dans cet environnement hostile et sexiste. Constamment humiliées, leur dignité bafouée avec la peur de perdre leur emploi si elles s’avisaient de protester auprès de la direction ou des syndicats. Pour moi, le film s’inscrit dans la lignée des “ Norma Rae ”, “ le Mystère Silkwood ” et “ Erin Brockovich ”. Où, comme Josey, les héroïnes refusent de se résigner, quel que soit le prix à payer.

— Avez-vous fait l’expérience d’un labeur aussi pénible que celui de Josey dans ces mines d’extraction de fer au nord du Minnesota ?

– En plus de leur ferme, mes parents avaient une entreprise de transports et de construction. Le travail manuel, physique, je connais. J’aidais mon père dans l’entretien de ses véhicules. Mon job était de nettoyer les boîtes à outils, de changer les bougies, de ramasser les courroies de ventilateur usagées. Je savais faire les vidanges. Ça, c’était le plus sale.

— À un moment dans le film, Josey est incapable de demander de l’aide. Par fierté et par pudeur, sans doute aussi par crainte de se voir rabrouée... ?

– Ça n’est jamais très facile de se trouver dans cette situation. Étant du signe du Lion, j’ai tendance à vouloir régler mes problèmes toute seule ! Je dois apprendre à être moins stricte. Je viens d’avoir trente ans et je suis davantage consciente de mes défauts, de ce que j’aimerais changer en moi. Comme tout le monde, je me suis pas mal fourvoyée. Il faut en passer par là et si possible tirer une leçon de ses erreurs. J’ai la chance d’avoir un cercle d’amis très proches que je considère comme ma seconde famille. Depuis longtemps et sans jamais faillir, ils m’ont soutenue, épaulée, consolée, encouragée, partageant mes hauts et mes bas. Je peux toujours compter sur eux. C’est rassurant. Ils m’aident à garder les pieds sur terre. Grâce à eux aussi, je ne pense pas avoir jamais eu la grosse tête. J’ai pu garder mon équilibre et ma santé mentale !

— Niki Caro, la réalisatrice de “ l’Affaire Josey Aimes ”, dit que vous êtes la plus belle femme qu’elle ait jamais rencontrée. Comment prenez-vous un tel compliment ? Est-ce parfois un fardeau ?

– Dans le jeu de cartes que la vie octroie au départ à chacun de nous, il y un certain nombre d’atouts. Je n’ai pas choisi les miens. Je n’y peux rien. Je ne vais quand même pas passer mon temps à me plaindre ! À moi de savoir m’en servir, d’essayer d’en tirer parti au maximum. Quand il s’agit de jouer un rôle, je fais abstraction totale de mon apparence pour me focaliser sur l’authenticité du personnage. Charlize s’efface. Je n’ai pas le moindre désir de la voir à l’écran. Ça ne me viendrait même pas à l’idée. Ce serait assommant. Le processus d’identification avec le personnage est organique et instinctif. Je suis d’abord à son service. Toute vanité doit disparaître.

— Cela requiert une grande force de caractère et une énorme confiance en soi.

– Sans doute. Bien sûr qu’il m’a fallu vaincre certains préjugés étriqués à mon égard ! À cause de mon look, on a souvent vu en moi un stéréotype. Le challenge pour moi a été de combattre cette image réductrice, de démontrer qu’il y avait quelque chose de plus profond derrière. Le défi a été somme toute positif et fructueux, je crois. Finalement, il y a l’immense satisfaction d’avoir fait mes preuves. Je ne me suis jamais apitoyée sur mon sort et à me dire que la vie était injuste, que j’aurais eu plus de chance en mesurant quelques centimètres de moins... J’avais certaines cartes en main, comme je vous l’ai dit, et c’est avec ce jeu-là que je me suis débrouillée. Et s’il me faut lutter dix ou cent fois plus pour arriver à mes fins, peu importe, je suis prête.

— Il y a dix ans tout juste, vous décrochiez votre premier rôle substantiel dans “ Deux Jours à Los Angeles ”, après avoir été en lice sans succès pour “ Showgirls ”, de Paul Verhoeven, et une apparition non créditée au générique dans “ les Démons du maïs 3 ” !

– Pour “ Showgirls ”, je remercie mon ange gardien ! (NDLR : massacré par la critique, le film a été un échec retentissant.) Et après “ Deux Jours... ”, je n’ai pas travaillé pendant un an. Pourtant on m’offrait des tas de rôles pour des sommes juteuses. Sauf qu’on voulait que je refasse exactement la même chose. Mon agent était sidéré que je refuse tout, mais j’ai tenu bon. Je ne voulais pas me laisser étiqueter comme la belle blonde glamour de service ni tomber dans le piège de la facilité.

— Beau parcours que le vôtre ! On vous retrouve aux côtés de Robert De Niro, d’Al Pacino, de Johnny Depp, de Keanu Reeves, dirigée par Woody Allen et par Robert Redford, alternant des films indépendants, comme “ Monster ”, et d’autres plus commerciaux, tels que “ Braquage à l’italienne ”... Le résultat d’un plan de carrière bien précis?

– Pas vraiment, non. Dans cette profession, il est impossible de prédire sa longévité ou sa viabilité. Je ne cherche pas à plaire aux autres, seulement à rester intègre J’aimerais continuer à tourner avec des cinéastes qui m’inspirent, qui me surprennent... Et si, en plus, les films plaisent, alors c’est

la cerise sur le gâteau.

— Vous incarnez souvent des femmes de caractère...

– Je dirais plutôt qu’elles ont surtout été très réelles. C’est ça qui compte pour moi. La nature humaine et les complexités de notre comportement ne cessent de me fasciner. Il n’y a rien de plus excitant que d’explorer ces mystères. Ce qu’on trouve à la clé n’est pas toujours joli, joli, mais ça en vaut la peine. Certains vont chez un psy, moi je fais du cinéma. Cadeau extraordinaire que je ne traite jamais à la légère. Je suis constamment à la recherche de la vérité, et ce cheminement est toujours gratifiant pour moi.

— Gardez-vous un bon souvenir de vos débuts comme mannequin ?

– Pas vraiment, non. Cela dit, je dois admettre que c’est ce qui m’a mise sur la voie... après quelques détours imprévus. J’avais seize ans quand j’ai quitté Benoni, et je me suis retrouvée à Milan. Pendant deux ans, j’ai sillonné le reste de l’Europe. J’ai croisé pas mal de filles de mon âge qui ne tenaient pas le coup ou n’avaient pas les ressources psychologiques pour affronter les rejets – inévitables dans ce métier. Je me souviens que, lors d’une même journée, on m’avait trouvée trop grande, trop grosse et ne possédant pas un tour de poitrine suffisant ! Par la force des choses, on doit ne plus rien prendre personnellement et s’endurcir. Avaler sa fierté. Autre aspect positif ? Je gagnais ma vie et ça m’a aidée à gérer mon indépendance très tôt.

— Vous vivez en couple depuis pas mal de temps maintenant. Le mariage, avoir des enfants, vous en avez envie ?

– Je ne suis jamais très à l’aise quand il s’agit de discuter de ma vie privée. Je voudrais préserver ce qui nous est intime. Je peux cependant vous dire que c’est un homme formidable. Un excellent acteur, par-dessus le marché. Et que nous sommes très heureux. Je ne suis pas allergique au mariage. En même temps, cette idée ne m’obsède pas. Et puis j’ai vraiment l’impression que nous sommes mariés, en fait ! On se trouve très bien ainsi. Pourquoi changer ? Sinon, j’adore l’Irlande, où je suis allée une bonne dizaine de fois. Ça me rappelle l’Afrique du Sud par certains côtés. Il y a une indéniable qualité de vie. Les gens sont chaleureux. Ils aiment se retrouver dans les pubs pour boire, manger et discuter. C’est très convivial. La famille de Stuart est originaire de la région de Hoeth, près de la mer. On loue une voiture et on roule jusque là-bas. On va se promener sur le port très pittoresque, et après on se requinque avec des cornets de “ fish and chips ”...

— Pour qui éprouvez-vous de l’admiration ?

– Pour ma mère, Gerda. Après la mort de mon père, nous nous sommes retrouvées submergées de dettes. Un mot que je n’avais jamais entendu. Au lieu de baisser les bras et de se lamenter, elle a réagi. Elle a repris la ferme. Elle s’est débattue avec toutes les banques auxquelles nous devions de l’argent. Il lui a fallu cinq ans pour tout rembourser. Jamais elle ne s’est plainte de devoir aller traire les vaches à 6 heures tous les matins. Pour elle, il n’y avait pas d’autre choix, et je l’ai toujours admirée pour son courage exceptionnel. C’est une magnifique leçon que je n’ai jamais oubliée. Je lui dois beaucoup.

— Après avoir obtenu un oscar, qu’est-ce que la statuette dorée a concrètement changé pour vous ?

– Ce n’est pas Oscar qui va faire le ménage ! Je dois encore sortir les poubelles et donner à manger aux chiens.

* En salles le 8 mars.

Source : http://www.madamefigaro.fr/people/20060303.MAD0008.html

Partager cet article
Repost0