LES VISAGES DU TEMPS
Tellement loin
tellement proche
quand ça fourmille d'habitudes
de grimaces
entortillées autour du présent
ça remonte et ça descend
des rivières infinies
frôle les astres
dans l'immensité du coeur
ses musiques d'accords brisés
fragments d'un noir soleil
répandus sur la peau des fleurs
rosée matinale
sur le visage
toujours révélé
par le frisson des pas absents
Cette faim d'hier soulève
les heures mortes
caresse le contour des saisons
quand tout commence à frémir
dans ce gel du temps
gel de nos temps racoleurs
s'agrippe
entenaille les désirs
désirs de retrouvailles
des premiers sons de la terre
me transportent sur leurs vagues
dérivent sur une lumière
au gré des mouvements tendres
fulgurants
m'empoignent me ramènent
sur des grèves impossibles
vibrent de mots naissants
vont me perdre dans le silence
à tout jamais
Poème d'Huguette Bertrand
Photographies de Daniel Nguyen