Ton regard sur mes lignes a fait le tour de ma mémoire
Ecriture, je coule dans les mots-sang que tu parcourres
Mon silence est aride
Blessure sèche dans l'exigence de ta voix
Tes yeux comme une ondée
En toi seule poète
Ton jardin est monde pour moi
Le tien
J'y suis un bien
Je m'exige là, surgie de mes propres folies
La transe du mot en engagement sans combat
Entre tes phrases mon pas rôdeur
Est-ce moi, ce silence que tu lis ?
Dans les détours de nos absence
Il y a toi, juste sur mon épaule
Main ouverte, refermée sur le songe
Toi seule rêvée en espace idéal
Le fluide du temps glisse ici
Main refermée ouverte sur l'impensable
Moi seule, corps nu dans l'espace du pauvre
Le langage des souffrances délivre mon vrai visage
Des silences fugitifs harcèlent la conscience
Je me tais d'écrire
Je veux tes yeux
Je veux ta voix
Long caprice où la femme épouse l'ombre
Chut…
Un baiser de conscience étire nos traits
Vivante présence de toi
Je lis aussi
Je lis cœur et regard sur les mots à ta porte
Retrouvée en moi même sur tes chemins
J'aime à jamais
Toi, dans l'embardée de nos visions
Toi immanente encore
Oui, immanente entre nous
Toi seule
Poème de Leïla Zhour
Photographie : auteur(e) inconnu(e) (modifiée à la demande de l'auteure)