Le silence te creuse...
Le silence te creuse
et fend ton corps comme une mangue
Il t'ouvre
à l'attente immuable
suspendue aux séchoirs du temps
Tu épargnes ton souffle
pour ne pas lacérer la nuit
car toute nuit est mutité
et levain d'antique mémoire
La nuit est pierre fécondée
l'Accouchée des aubes candides
Ainsi comme une écorce à vif
ta chair convexe se déprend
pour engainer l'immémorial atoll
Et tu te re-connais
Tu ré-unis ton nom et ta souche
Tu es Source.
Poème de Marie Bataille
Photographie : Jacques Baris