Si c’est le désir qui nous a définies -
leur désir et leur peur de nos lieux profonds
nous avons fait notre temps
comme des torses sans visages léchés par la flamme
Nous sommes à l’air libre, en chemin –
nos équivalents
le geai des pins, le minuscule
insecte aux ailes dorées
Le Cessna au vrombissement égal
Le corbeau planant dans la gorge
La vulve rose et violette de la terre
s’emplissant d’ombre
mais au plus profond une simple étincelle
de rouge, un feu humain
et proche mais au-dessus la planète d’occident
attend calmement son heure.
Adrienne Rich, extrait de Poems 1959-1974, traduit de l’anglais par Claire Malroux, Le Nouveau Recueil, n° 49, décembre 1998-Février 1999, p. 68.
Photographies : Delphine Le Berre