Maison à louer. Le silence autour marque l'abandon. Rideaux fleuris sur les fenêtres à guillotine. Le lieu a quelque chose de hanté. Une femme entre seule et ne revient plus. Fait divers. En première page, une photo ancienne la montre souriante et blême. Il n'y aura pas d'image pour la peur, les ecchymoses, le sang, les hurlements bâillonnés. La mort s'enroule dans les phrases comme dans un sari précieux. La haine richement enveloppée, on n'y verra que du feu. Once more. Il faudrait commencer de tous les côtés à la fois pour cerner le mensonge.
Poème de Louise COTNOIR, L'audace des mains, Le Noroît, 1987.
Photographie : Le Fredus