J’écris pour aller plus vite que la douleur.
Isabelle Baladine Howald, Secret des Souffles.
Photographie : Essendemme.
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Cet espace est dédié à la culture et aux arts sapphiques, ainsi qu'au féminisme, à toutes les femmes de talent...
Je vous invite à le visiter et à ne pas hésiter à me proposer des textes, des poèmes ou des nouvelles pour l'enrichir, je les posterai en votre nom.
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Rose Ausländer :
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Convulsive
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Jovette-Alice Bernier :
Louky Bersianik :
Le testament de la folle alliée
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Baiser
L'étreinte marine
Refus
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Les chuchotements et la caresse
L'espoir ?
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Flux et reflux
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Peut-être
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Un peu d'art aussi, des coups de crayons et de pinceaux, de la poésie, des images.
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J’écris pour aller plus vite que la douleur.
Isabelle Baladine Howald, Secret des Souffles.
Photographie : Essendemme.
Le mot résister doit toujours se conjuguer au présent.
Lucie Aubrac
Photographie : auteur-e inconnu-e
Elles disent qu'il n'y a pas de réalité
avant que les mots les règles les règlements
lui aient donné forme.
[...] j/e te quiers, j/e te requiers, j/e te cherche,
j/e te supplie, j/e te somme d'apparaître toi qui es
sans visage sans mains sans seins sans ventre
sans vulve sans membres sans pensées [...].
Monique Wittig, Les Guérillères, Paris, Minuit, 1969 et Le Corps Lesbien, Paris, Minuit, 1973.
Peinture : Ivan Sandorfi - Quo Vadis
25 septembre, quatrième jour. Les choses apparaissent et disparaissent tellement vite qu'on dirait des éclairs; les journées sont magnifiques, mordorées et bleues; je voudrais être dehors pour en profiter, je voudrais être heureuse d'être en vie, je voudrais être heureuse de toutes ces choses dont je devrais être heureuse. Mais maintenant, j'ai mal. Maintenant, j'ai mal. Les choses se courent après à l'intérieur de mon crâne, il y a des larmes que je n'arrive pas à verser et des mots comme cancer, douleur et mort.
Plus tard, je ne veux pas que tout ça ne soit qu'un registre de souffrances. Qu'un registre de larmes. Je veux que ça puisse me servir, tôt ou tard, je veux pouvoir m'en rappeler, je veux pouvoir le transmettre et je veux prouver, me prouver que tout ça fait ma force, et que rien d'autre, rien d'autre ne pourra l'ébranler ni l'égaler pendant très très longtemps.
Mon travail consiste à habiter les silences dans lesquels j'ai vécu et à les peupler de moi-même jusqu'à ce qu'ils résonnent de la musique des beaux jours et du fracas de la foudre. Alors, il ne restera plus de place en moi pour ce qui a été, excepté la mémoire de la douceur, éclairant ce qui peut advenir et doit advenir.
Audre Lorde, Cancer du sein, L'expérience d'une lesbienne noire féministe, extrait de Journal du cancer suivi de Un souffle de lumière, Editions Mamamélis, TROIS, 1998.
Photographie : auteur(e) inconnu(e)
Je veux trouver les liens ou les alliances
pour pouvoir évoluer, virevolter, rêver de cet éclat de rire collectif
nous annonçant que nous avons réussi à passer
par-dessus toutes les barrières de leurs mots et de leurs actions.
Fefa Vila Nuñez
Photographie : auteur(e) inconnu(e)
Savoir - plutôt que penser, croire ou même comprendre - passe toujours pour une hérésie. Mais je paierais volontiers en douleur le prix qu'il faut pour savourer la portée de l'accomplissement ; être emplie entièrement, non d'une conviction ni d'une foi, mais de l'expérience - ce savoir direct et différent de toutes les autres certitudes.
Audre Lorde, Cancer du sein, L'expérience d'une lesbienne noire féministe, extrait de Journal du cancer suivi de Un souffle de lumière, Editions Mamamélis, TROIS, 1998.
Photographie : Fabio Borquez
Où que l'on doive se poser, il n'est point d'autre atterrissage.
Pour nous choisir un sens, il nous faut l'inventer.
Muriel Rukeyser
Photographie : Antonio Manuel Pinto Da Silva
Tout ce bleu
Gauches, la main et la marge, toujours étonnamment gauche, l’espoir, parmi les vérités du jour, quand le désir se rapproche de la toile : voir, imaginer, mordre, aimer, mourir. Or, tu les entends qui remuent, ces vérités offertes, désarmées par les effets du désir, vents larges et profonds entre ciel et œil, dans cette chambre sans mur où se croisent de lents visages. Tu les observes comme un avant, comme un après, confondus en une seule mémoire future que tu inventes, qui dépayse et allège toute fin.
De temps en temps, la réalité se déplie devant toi, va n’importe où, dans toutes les directions, jusqu’au bout des gris et des rouges appuyés les uns contre les autres, petites nostalgies de la langue, en carrés, en rectangles, qui tournoient, portées par un souffle dont l’ocre, à l’improviste, rapproche la terre et les anges ; dissonante, la réalité, jusqu’à la périphérie de la confidence ou du vide pendant que la nuit monte très haut. Il faudra sans doute que, patiemment, tu continues à regarder «passer le ciel».
«On a parfois des images», dis-tu, et on les plante dans un coin du jardin, on rêve d’arbres et d’heures immédiatement accessibles, sans souffrance, imperméables au souvenir, on joue et, c’est la surprise, on les entend qui poussent, nuit après nuit. Frivoles, les arbres et les heures, «quelque temps plus tard», au loin, toujours plus à gauche, mêlés à des récits de voyages où les vocables, dans l’attente d’une joie, s’emportent, récitent autrement colère et consolation, absence et désir, ruse et lumière.
Soudain un appel, un sursaut, une réponse, et la transcription de leurs échos multiples fait tache à l’endos des cartes postales. Tu le sais, c’est chaque fois le même stratagème : les cris du monde survolent l’océan avant de t’atteindre, assise ou debout parmi des flots de pigments, tes doigts agrippés à la tasse de café, tes yeux soutenant l’insolence des mots, tes yeux plus avides qu’hier devant cette avalanche de vie. «Moi aussi de loin», t’ai-je répondu, j’essaie de freiner l’accélération du désordre.
Comme toi, je le cherche, ce «bleu rangé quelque part», égaré entre deux ou trois événements d’hier et l’indomptable aujourd’hui, oui, je le cherche dans l’oblique du tableau où, avec le temps, il se sera forcément mêlé aux mille et une inquiétudes en attente au fond de ton œil, en attente dans l’oblique du paysage. De plus en plus indigo, de plus en plus nuit, le bleu, avant qu’il s’ouvre tout grand, et coule au-delà des coins et des bords, bien au-delà des paupières. Comme une mer de novembre.
J’écris comme tu dis que tu peins, en répétant, en bafouillant, avec cette main gauche qui s’obstine à raconter des bribes d’histoires venues de loin, de très loin, longtemps clandestines, enfouies sous tant de rumeurs, de renoncements ; avec cette main qui marque et rature toute surface polie ; avec cette main qui vrille la terre, villes et cimetières, jusqu’à ce qu’une hirondelle en jaillisse. Car ce qu’il y a de secret et de mouvant au creux de cette paume gauche s’appelle encore l’espoir.
Texte de Denise Desautels
Photographie : Le Fredus
Être libre, quand ce ne serait que pour changer sans cesse d’esclavage.
Natalie Clifford Barney, Éparpillements [1910], Collection les Octaviennes, Éditions Geneviève Pastre, 1999.
Photographie : Fabio Borquez
Pendant des siècles, on nous a rendues folles en niant notre réalité et nos instincts dans une culture et un mode de vie qui ne reconnaissent que l'expérience mâle. La vérité de nos corps et de nos esprits a été entourée de mystères.
Nous avons donc les unes à l'égard des autres une obligation vitale : ne pas déformer nos réalités respectives sous prétexte d'aller au plus court.
Souvent des femmes se sont cru folles parce qu'elles étaient fidèles à la vérité de notre expérience. Notre avenir réside dans l'équilibre émotif de chacune d'entre nous et nous avons, dans l'entreprise de nous décrire notre réalité aussi complètement et aussi honnêtement que possible, un enjeu d'importance cruciale, un enjeu qui va au-delà de notre vie personnelle.
Texte d'Adrienne Rich, in Les femmes et le sens de l'honneur, quelques réflexions sur le mensonge, Les éditions du remue-ménage, Montréal, Québec, 1979.
Photographie : auteur(e) inconnu(e)