Convulsive
La suite d’une veille inutile dans le désordre, vin de chaos, la consistance onctueuse des lèvres de nuit. Allons faire et défaire sous la lumière des encens allumés.
Par-dessus ton sommeil. Ma main liquéfie, trace sur ton ventre les petites respirations, la présence lourde en seins sueurs. Tous les mouvements sont prévus, car nos corps se ressemblent, ils portent les noms prononcés par un seul esprit chaviré.
On nous avait conseillé le stupre au dos des reliures prohibées. Or, c’est tout le contraire qui n’arrivera peut-être pas, nos années sont éphémères même si le sang a le dessus.
J’écoute ton rythme, c’est aussi le mien. Pourquoi les cheveux qui scellent les destins ? Les peaux seules ont raison, porteuses de l’ultime sagesse. Car le monde s’écroule sous ses peurs de millénaires. Toutes les passions occultées refont surface dans la folie ambiante, la texture même du temps nous fait peur.
Allons faire et défaire sous la lumière des églises incendiées.
Texte d'Anne Archet
Photographie : auteur(e) inconnu(e)