tu murmures tu racontes le combat que tu as livré je prends ta tête dans mes mains je sens encore ton souffle puissant rien ne se perd ma courageuse des grandes steppes je connais des incantations chantées qui guérissent le mal je mets mes lèvres sur le contour exact des tiennes je laisse mes vibrations les plus aimables les plus petites mais les plus fortes entrer dans ta bouche je mets ma main dans tes reins pour t'aider je défais tranquillement les filets tu les recraches dans ma gorge je t'avale je m'immunise en même temps j'envoie seulement mon souffle aucune tension ne résiste et je pense aux pierres immenses que l'on peut bouger en chantant
Poème de Diane Cardinal, extrait de L'Amoureuse, Les Editions Tryptique, Montréal, Québec, 1989.
Photographie : auteur(e) inconnu(e)