QUAND JE T'IMAGINE
Quand je t'imagine,
Je me prends à ébaucher
Une image divine,
Un visage d'une angélique beauté,
Situé entre l'enfant et la femme,
Entre pureté et perversité de l'âme.
Quand je t'imagine,
Je me prends à dessiner
Tes formes où je chemine,
Ta peau harmonieuse, fée
Des fleurs qui y coulent,
Glycines, héliothropes et lys me saoûlent.
Quand je t'imagine,
Je me prends à te chercher
Dans les images féminines
Qui dansent, me font palpiter,
Et glissent en moi cette flamme,
Pour qui je donnerais mon âme.
Quand je t'imagine,
Une seule pensée me hante;
Sauras-tu être telle que je me l'imagine ?
M'ôteras-tu du coeur cette douleur poignante,
Et joindras-tu à mes passions,
Cet attachement sans nom ?
Je t'imagine,
Mais je sens persister un doute;
Un appel reste souvent sans écoute,
Seul son écho déformé déracine...
Et je me prends à répéter,
Que je ne fais que t'imaginer.
Sophie Langemont, Balbutiements, La pensée Universelle, 1983.
Photographies de Gianni Candido