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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 10:56

L'émotion à la mode Sarkozy
Pour le sociologue Eric Fassin, la sexualité et le genre sont des questions politiques et relèvent du domaine démocratique. Il parle du Président, de son «trait féminin» et du partage entre vie privée et vie publique.
Recueilli par CÉCILE DAUMAS
QUOTIDIEN : samedi 24 novembre 2007     
 
 

On a reproché à Ségolène Royal, lors de la campagne présidentielle, de jouer la carte de la féminité. Nicolas Sarkozy, depuis qu’il est président, n’est-il pas constamment dans l’émotion, trait attribué aux femmes ?

La politique de Nicolas Sarkozy est pleine de (bons) sentiments. On connaît son goût pour les victimes des faits divers et les accidentés de la vie, comme ce jeune handicapé, héros de la garden-party du 14 Juillet – d’où son engouement pour la lettre de Guy Môquet. Mais il en va de même en politique étrangère – d’où sa prédilection pour les otages sans frontières. Ce pathétique permanent, c’est le théâtre politique des émotions selon Nicolas Sarkozy. Nous sommes invités à pleurer sur les victimes du destin, pour ne pas prendre en pitié les victimes de la politique : par exemple, il ne faudrait surtout pas que l’émotion nous mobilise en faveur des sans-papiers, ou des mal logés. C’est bon pour les «gauchistes» ou les people. A nous d’être le public passif du spectacle présidentiel. On ricanait quand Ségolène Royal proclamait à Charléty : «Aimons-nous les uns les autres», mais beaucoup moins quand Nicolas Sarkozy déclarait au Zénith : «Réapprendre à aimer, c’est le plus grand défi auquel se trouve confrontée la civilisation moderne.» Ce n’est certes pas la même fraternité – l’amour des autres pour la candidate évangélique, et l’amour de soi devant les jeunes de l’UMP. Mais comment comprendre cette inégale sévérité ? Dans l’émotion féminine de la candidate socialiste, le problème était-il qu’elle fût de gauche, ou qu’elle fût femme ?

Mais un homme constamment ému est-il vraiment un homme, selon les canons traditionnels du monde politique ?

Il faut penser ce que la politique fait au genre. Quand Nicolas Sarkozy, après son divorce, reprend au Tchad le rôle qu’avait joué son épouse en Libye, on pourrait croire qu’il entame son image d’homme. Il n’en est rien. En expliquant que «le rôle du président est de prendre en charge tous les Français», il en fait une affaire de sensibilité masculine. Comment s’est opéré ce renversement ? La nouvelle masculinité politique a d’abord été mise en scène aux Etats-Unis avec Bill Clinton et Al Gore, dans les années 90. On les disait touchy-feely : contre la raideur virile, ils affichaient une sentimentalité «moderne». C’est une nouvelle génération : comme Nicolas Sarkozy, des enfants de la télé. Mais le président français, à la différence de Bush, importe cette nouvelle masculinité à droite. Sans renoncer à la veine machiste du Kärcher, face aux pêcheurs, il assortit cette virilité musclée d’une virilité émue. Voilà sans doute pourquoi Sarkozy a pu se montrer en mari délaissé… Traditionnellement, l’homme politique n’est pas cocu ; il fait cocu, dans tous les sens du terme, à commencer par ses aventures supposées.

Qu’advient-il quand les rôles de genre s’inversent publiquement ? Nicolas Sarkozy réussit un coup de maître : il retourne le stigmate. L’homme moderne n’est pas celui qui maîtrise tout ; c’est celui qui a le courage de rebondir dans l’épreuve. «Je sais maintenant que ce sont ces failles, ces blessures, ces souffrances que j’ai surmontées qui font ma force.» Ainsi, la force de son désir lui permet de reconquérir son épouse comme, malgré l’échec de 1995, il s’apprête à conquérir la France. Après son divorce, gageons qu’il saura nous donner à nouveau le spectacle, riche en sentiments, de sa résilience.

Notre président n’est pas seulement un homme de cœur ; c’est «un cœur d’homme» (voir Johnny Hallyday). Pour Yasmina Reza, c’est un enfant, si émouvant, donc si séduisant – comme tous les hommes de pouvoir, à la fois fragile et fort. Il propose ainsi à la droite une nouvelle masculinité. Et on comprend pourquoi la droite est «décomplexée». Non seulement la gauche n’a plus le monopole du cœur, mais, aujourd’hui, le cœur est à droite. Etre de droite ne fait pas de vous un égoïste froid, mais un homme, ému et émouvant. L’électeur de droite était un peu comme l’homme en fer-blanc dans le Magicien d’Oz : il voulait un cœur. Nicolas Sarkozy lui a donné ce supplément d’âme.

Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy annoncent leur séparation et divorce à quelques mois d’intervalle. Est-ce un hasard ?

Nullement. Pour le comprendre, il faut remonter en arrière : la nouveauté de la présidentielle de 2007, ce n’est pas seulement qu’une femme accède au second tour, mais que les deux candidats principaux apparaissent en couple. Ce n’est plus tout à fait la rencontre d’un homme et d’un peuple : l’homme politique a une femme, ou est une femme. Pour comprendre cette mutation, il faut remonter à la parité. La représentation nationale est censée représenter la différence des sexes.

L’homme politique n’est donc plus l’individu abstrait du libéralisme classique ; il (ou elle) est sexué(e). D’où la conjugalité : pour la première fois, les grands candidats affichent leur hétérosexualité. C’est donc également l’envers du pacte civil de solidarité (pacs) : aussi parlent-ils tant d’amour et de désir. L’annonce des ruptures s’inscrit dans cette histoire. L’enjeu, c’est la distinction entre vie publique et vie privée. Elle remonte au XVIIIe siècle, avec l’invention libérale du partage entre ces sphères, qui renvoie à un partage entre les sexes : aux unes le foyer, aux autres la politique. C’est cela que remet en cause la parité : les «femmes publiques» interrogent la répartition inégalitaire de la vie domestique. Cela ne signifie pas pour autant la fin de la politique, et pas nécessairement la tyrannie de l’intimité. La politisation de la vie privée est bien politique.

En quoi l’annonce du divorce de Sarkozy est-elle donc un enjeu politique ?

Le féminisme nous a appris que le personnel est politique. Cela ne veut pas dire que le privé est public, nous condamnant à la transparence. Cela signifie plutôt qu’il y a des rapports de pouvoir jusque dans l’intimité – y compris dans la chambre à coucher. Pour autant, ce qui se passe dans un lit n’a pas vocation à basculer sur Internet ! D’ailleurs, ce n’est pas le féminisme, mais l’offensive réactionnaire qui fait le rapport Starr dans l’affaire Monica Lewinsky. Mais le féminisme nous aide aussi à penser le partage entre les deux sphères, publique et privée, comme une distinction politique.

En effet, il n’est plus possible de décider a priori où passe la frontière, qui n’a plus comme autrefois l’évidence d’un fait naturel : la politique était publique, le sexe était privé. Du coup, tracer la limite devient un enjeu politique : la question, c’est de savoir qui la contrôle – qui a le pouvoir de délimiter ce qui est révélé et ce qui ne l’est pas. Aux Etats-Unis comme en France, cet enjeu définit les rapports de pouvoir entre les médias et la classe politique. Certes, nos journalistes sont, plus qu’aux Etats-Unis, embedded, embarqués dans une intimité de connivence. Les liaisons dangereuses entre médias et politiques sont connues. Mais c’est bien un rapport de pouvoir qui se joue : qui révèle quoi, quand ? L’annonce de la séparation ou du divorce coïncide avec une élection importante ou une grande grève : Ségolène Royal et Sarkozy manifestent ainsi que l’enjeu en est politique. La révélation de la vie privée des politiques, pour les journalistes, ce n’est donc pas (seulement) un problème de déontologie ; c’est (surtout) l’enjeu d’un rapport de pouvoir entre médias et classe politique.

Cécilia Sarkozy a souvent été louée dans les médias pour «sa modernité»… Est-elle si moderne et indépendante que cela ?

Les deux couples de la campagne n’étaient pas symétriques. D’un côté, deux égaux, à tel point qu’on les disait concurrents. De l’autre, un couple traditionnel, l’épouse au service de l’époux. C’est la différence entre les époux Clinton et Bush. Or on n’entend jamais décrire Laura Bush (ou Barbara…) comme un modèle de modernité. Prendre Jackie Kennedy pour modèle est d’ailleurs paradoxal : la modernité des années 2000, ce serait donc la femme du début des années 60. Le glamour des magazines people, et pas la femme active des magazines féminins ? C’est précisément la modernité paradoxale que salue, dans Paris Match, l’écrivaine Catherine Millet: «Ce qui est vraiment très intéressant, c’est que Cécilia ne s’émancipe pas, par exemple, pour faire carrière, mais simplement pour jouir de la vie.» On dira sans doute que, justement, c’est un problème d’image et non de politique. Voire. Quand Cécilia déclare dans Elle : «J’ai consacré à Nicolas vingt ans de ma vie», la question qui se pose, mais qui ne lui est pas posée, est celle de beaucoup de divorces en situation d’inégalité économique – la pension alimentaire. Pourtant, cela n’éclaire-t-il pas d’un jour nouveau l’augmentation de salaire que s’accorde le Président au lendemain de la séparation ?

Nicolas Sarkozy a instauré le premier gouvernement paritaire au niveau des ministres. Serait-il devenu féministe ?

C’est la République elle-même qui a changé de sens. Après 1989, contre l’Amérique qu’on disait sous l’emprise du sexuellement correct, on renvoyait les questions sexuelles du côté de la vie privée, au nom de la République. Dans les années 2000, au contraire, les questions sexuelles sont devenues des enjeux politiques par excellence, depuis le pacs et la parité jusqu’à la prostitution et aux violences sexuelles. On l’a vu dans l’argumentaire républicain contre le voile islamique : on ne dit plus seulement que la religion est privée, mais que l’égalité entre hommes et femmes est un enjeu public. Autrement dit, la République s’inscrit désormais dans une logique de modernité – la «démocratie sexuelle». C’est que l’opposition entre «eux» et «nous» ne passe plus par le contraste transatlantique. «Eux», en France et dans le monde, ce sont des autres racialisés par leurs origines, leur religion, leur culture : nous sommes entrés, avec le 11 Septembre, dans la rhétorique du conflit des civilisations.

Nicolas Sarkozy l’a bien compris. Pendant la campagne présidentielle, quand il parle d’identité nationale, c’est bien sûr pour opposer «eux» à «nous». Mais c’est en termes sexuels : «Les femmes, en France, sont libres, comme les hommes, libres de circuler, libres de se marier, libres de divorcer. Le droit à l’avortement, l’égalité entre les hommes et les femmes, ça fait partie aussi de notre identité.» La droite place le droit à l’avortement au cœur de l’identité nationale. Peut-être dans cinq ans en ira-t-il de même pour le mariage homosexuel, comme aux Pays-Bas ? On n’en est pas là, bien sûr. Mais ce revirement républicain est essentiel pour comprendre la conversion féministe de Sarkozy.

Cette parité, avec Rama Yade et Rachida Dati dans les rôles-titres, ne relève-t-elle pas parfois du simple effet d’affichage ?

On ne peut que se féliciter de voir des femmes et des minorités visibles au gouvernement, en particulier dans des fonctions régaliennes comme la justice, même si elles y entrent au moment où le pouvoir semble avoir quitté le gouvernement pour se concentrer à l’Elysée. Reste l’ambiguïté de cette modernité «minoritaire». Ainsi, Rama Yade accompagne le Président à Dakar, dont elle est originaire. Mais le discours sur «l’homme africain», qui n’a pas rejoint «l’idée de progrès» du Président, la réduit alors au silence. Que dire en effet, puisqu’elle n’ose ni le contester ni le valider ? Ainsi, face aux squatteurs d’Aubervilliers, elle se contentera de revendiquer que la gauche «n’a pas de leçon à [leur] donner». Pour Nicolas Sarkozy, qu’il s’agisse des femmes ou des minorités visibles, on est toujours dans la logique ambiguë des minorités symboliques. Leur participation est un symbole fort, elle change l’image des élites politiques. Mais ces jeunes femmes, hier inconnues, ne sont-elles pas en retour condamnées à la dévotion envers leur bienfaiteur ? Si elles doivent tout à la faveur du Président, cela veut dire qu’elles ne sont rien sans lui. C’est le problème lorsqu’au lieu de changements structurels on dépend de la seule volonté du prince. Car l’affichage minoritaire dispense aussi le Président d’agir sur la réalité, puisqu’il protège de la critique.

A part ces nominations symboliques, qu’a-t-il fait pour la condition des femmes, quand on sait par exemple qu’elles seront les premières touchées par la baisse des retraites ? De même, loin de combattre les discriminations, la xénophobie d’Etat ne rejaillit-elle pas sur les minorités visibles, de nationalité française ou pas ? A Washington, le 6 novembre, le Président déclare avec émotion : «L’Amérique que j’aime, c’est celle qui se dote depuis vingt et un ans d’un ministre des Affaires étrangères qui n’est pas américain “canal historique”, pour reprendre la belle expression de Rama [Yade] : Madeleine Albright, Colin Powell, Mme Rice.» La gaffe est révélatrice : pour lui, Condoleezza Rice n’est pas une Américaine «de souche», puisqu’elle est noire. Et d’ajouter fièrement : «Je suis heureux que Rachida Dati soit garde des Sceaux, ministre de la Justice.» Au moment de la célébrer, c’est signifier qu’elle n’est pas tout à fait française, et qu’elle n’a pas naturellement sa place en politique. Dans le spectacle mis en scène par Nicolas Sarkozy, les femmes sont comme les minorités visibles, éternellement d’origine étrangère. Etrangères à la sphère politique, elles n’y sont conviées que par la grâce présidentielle.

Source :http://www.liberation.fr/transversales/weekend/293452.FR.php

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18 novembre 2007 7 18 /11 /novembre /2007 08:00
"NI PUTES NI SOUMISES"
Les dissidents fondent "les insoumis-es"
NOUVELOBS.COM | 15.11.2007 | 15:37 


Fadela Amara (Reuters)
Fadela Amara (Reuters)

Estiment l'association instrumentalisée depuis l'arrivée de Fadela Amara au gouvernement, ils fondent "Insoumis-es", pour "continuer à défendre les valeurs universelles du féminisme républicain et laïque. Sans esprit partisan ni étiquette".
Des militants dissidents de Ni putes ni soumises ont annoncé mardi 13 novembre la fondation du mouvement des "Insoumis-es", "dans l'optique d'une double lutte, ni victimaire ni sécuritaire".
Le groupe publie son appel, sur son site internet.
"Nous sommes membres fondateurs, militants, parrains ou marraines, ou simples sympathisants du Mouvement Ni Putes Ni Soumises (NPNS). Nous avons partagé ses combats et nous continuons d'en partager les valeurs", écrivent les signataires.
"Nous avons porté les idéaux d'égalité, de mixité, de laïcité et de respect partout en France mais plus particulièrement en direction des habitants et des femmes de nos quartiers. Nous continuons de refuser de voir ces quartiers populaires devenir des zones de non droit, abandonnées à la loi du plus fort, à la politique de l'omerta, au repli communautaire ou aux convoitises intégristes", ajoutent-ils.

Instrumentalisation

Ils refusent que leur parole soit "instrumentalisée au service d'une politique sécuritaire" estimant que c'est le cas depuis que leur ancienne présidente, Fadela Amara, est devenue numéro deux de la ministre du Logement, Christine Boutin, "bien connue pour son militantisme anti-laïque et anti-féministe".
"Nous aimons le courage et la force de caractère de Fadela Amara", poursuivent les signataires qui cependant n'admettent pas son silence face aux revendications des mal-logés installés rue de la Banque dans le centre de Paris et ses prises de positions récentes.

Contre le double-statut de Mohamed Abdi

Ils protestent aussi contre le statut actuel de Mohamed Abdi, à la fois conseiller spécial de Fadela Amara au ministère et secrétaire-général de NPNS.
Le mouvement des Insoumis-es "aura pour but de fédérer toutes celles et ceux qui souhaitent sincèrement continuer à défendre les valeurs universelles du féminisme républicain et laïque. Sans esprit partisan ni étiquette", ajoutent les signataire-fondateurs. 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20071115.OBS4985/
les_dissidents_fondent_les_insoumises.html
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15 octobre 2007 1 15 /10 /octobre /2007 14:00
L'association Cabiria a été appelée par la police à dénoncer les sans-papiers de sa connaissance. Vous trouverez ci-joint un communiqué de presse relatant les faits.



COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

 

Intimidation, menaces et répression.

 

Alors qu’au plus haut niveau de l'état on s’agite pour organiser la disparition des “indésirables” en convoquant les préfets indisciplinés, le menu fretin n’entend pas rester les bras croisés.

 

Un Officier de Police Judiciaire de la Police aux Frontières a invité, la semaine dernière, la directrice de l’association Cabiria à venir le rencontrer afin « d’aborder certains dossiers ». Celle-ci s’est vu proposer, en toute simplicité, de dénoncer les personnes sans papiers connues de l’association, mais aussi d’aider la police à leur mettre la main dessus.

En avançant l’argument de la soi-disant obligation des associations d’aider la police à localiser les étrangers en situation irrégulière, l’officier de police a pris le soin de mettre en garde la directrice sur les conséquences d’un refus : gardes à vue répétées des salariés, inculpation pour aide au séjour irrégulier pouvant aller jusqu’à trois ans de prison.

Une belle tentative d’intimidation.

 

Souvenons nous qu’en 2001 une salariée de Cabiria avait été mise en garde à vue et son domicile perquisitionné sans raison valable. La directrice avait elle aussi été longuement entendue par la police. C’était déjà de l’intimidation.

 

L’intimidation est l’une des méthode préférée de la police, on le sait, mais le problème aujourd’hui est l’aspect répété de la méthode sur les équipes de professionnels engagées dans des actions humanitaires et de santé. Nous ne sommes pourtant pas dans un régime militaire ou qualifié d’autoritaire... Alors, cherchez l’erreur !

 

Soulignons que ces tentatives d’intimidation s’ajoutent au dispositif de harcèlement contre les prostituées renforcés par la Mairie en juillet.

 

Cabiria, 27 septembre 2007.

Pour CABIRIA
Florence GARCIA
Directrice

cabiria@wanadoo.fr
Tél 04 78 30 02 65 ou 06 07 62 26 59
Fax 04 78 30 97 45
CABIRIA
4 rue Désirée
BP 1145
69203 LYON CEDEX 01

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7 mai 2007 1 07 /05 /mai /2007 07:55

L'Etat veut-il tuer Internet en France ?


Posté par : Temey, le lundi 23 avril 2007 - 00:01:02







Discrètement, en marge de la campagne, le gouvernement prépare un décret qui, s'il était appliqué, tuerait l'Internet "made in France". En effet, sous prétexte de surveiller au plus près les internautes, un décret d'application de la loi sur la confiance dans l'économie numérique du 21 juin 2004, exige que les éditeurs de sites, les hébergeurs, les opérateurs de téléphonie fixe et mobile et les fournisseurs d'accès à Internet, conservent toutes les traces des internautes et des abonnés au mobile, pour les délivrer à la police judiciaire ou à l'Etat, sur simple demande.

Au-delà du coût incroyable que cette conservation représenterait, cette mesure ne pourrait que déclencher une défiance immédiate des Français à l'égard de leur téléphone mobile ou fixe, comme à l'égard des acteurs français d'Internet, assassinant instantanément l'économie numérique française, pourtant décrite comme stratégique par nos chers candidats.


Le décret en préparation exprime le fantasme "Big Brother" : tout savoir sur tout et tous, même l'impossible. Selon ce texte, les opérateurs téléphoniques, les fournisseurs d'accès à Internet, les hébergeurs et les responsables de services en ligne (sites Web, blogs, etc.), devraient conserver pendant un an à leurs frais toutes les coordonnées et traces invisibles que laissent les utilisateurs lors d'un abonnement téléphonique ou à Internet, lors de leurs déplacements avec un téléphone allumé, lors de chaque appel ou de chaque connexion à Internet, de chaque diffusion ou consultation sur le Web d'un article, d'une photo, d'une vidéo, ou lors de chaque contribution à un blog.

En substance, devraient être conservés les mots de passe, "pseudos", codes d'accès confidentiels et autres identifiants, numéros de carte bancaire, détails de paiement, numéros de téléphone, adresses e-mail, adresses postales, le numéro de l'ordinateur ou du téléphone utilisé, le moyen d'accès à un réseau, les date et heure d'appel, de connexion et de chacune de leurs consultations ou contributions sur un site Internet.
A tant vouloir être exhaustif, le texte imposerait d'identifier quiconque, en France, aura mis en ligne, modifié ou supprimé une virgule dans son blog, un "chat", ou sur le Web. Techniquement, on peut, certes, tenter de savoir qui s'est connecté à un site et constater sur Internet ce qu'il diffuse à un instant donné.

Mais en cherchant à conserver la trace de la publication d'un contenu qui aura, par la suite, été retiré, le texte impose de facto de mémoriser systématiquement tout ce qui est mis en ligne, modifié et supprimé sur "l'Internet français". De l'avis unanime des spécialistes, c'est économiquement et techniquement impossible. Même les Etats-Unis de George W. Bush et leur "Patriot Act" post-11-Septembre n'ont jamais envisagé pareille conservation ou réglementation, qui soulèverait sans doute l'opinion publique américaine d'aujourd'hui, mais s'opère sans bruit en France.

Le coût, aussi bien pénal qu'économique, d'un tel dispositif serait colossal pour la France. En cas de résistance, ou juste de passivité, la sanction encourue est lourde : les fournisseurs d'accès à Internet ou les sites Internet français qui ne conserveraient pas toutes ces données seront passibles de 375 000 euros d'amende et leurs dirigeants, d'un an d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende, sans compter la fermeture de l'entreprise, l'interdiction d'exercer une activité commerciale, etc.
Lors d'une réunion organisée en catimini le 8 mars 2007 par les ministères de l'intérieur et des finances - le ministère de la justice jouait, une nouvelle fois, les absents -, certains professionnels ont fait valoir, notamment, que cette conservation leur coûterait très cher en stockage informatique et en moyens humains. De plusieurs dizaines de milliers à plusieurs millions d'euros par an de perte nette.

Pourtant, la plupart des sites Web, les Web radios, les blogs, la vidéo à la demande ou mobile, sont encore en quête d'un modèle économique pérenne. Déjà insécurisée par la complexité des enjeux de propriété intellectuelle, l'économie numérique de demain - celle du contenu et pas seulement de l'accès - serait encore fragilisée par une telle surenchère réglementaire franco-française.

En imposant aux entreprises françaises d'être des auxiliaires de justice ou des "indics", l'Etat fragilise tout un pan de l'économie de demain et de la démocratie d'aujourd'hui, en favorisant qui plus est, la domination déjà outrancière des grands acteurs internationaux de l'Internet, qui ne seront pas impactés à l'étranger. Jusqu'alors, seuls les fournisseurs français d'accès à l'Internet et hébergeurs étaient soumis à cette exigence et l'Etat, qui avait promis des compensations financières aux coûts induits par une surveillance des moindres faits et gestes de leurs clients, met tant de mauvaise grâce à s'acquitter des indemnités dues que certains d'entre eux ont renoncé à en réclamer le règlement, préférant envisager la délocalisation pure et simple de leurs activités...
Ces menaces proférées par quelques poids lourds de l'Internet en France font sourire Bercy, qui semble n'avoir pas encore compris qu'Internet est un réseau mondial dont de nombreux prestataires peuvent s'établir et payer leurs impôts presque où bon leur semble.
Il reste que la confusion des genres est totale. Toutes les données conservées seraient accessibles à la police administrative (RG, DST, etc.) comme à la police judiciaire, pendant un an. Les réquisitions administratives pour la "prévention du terrorisme" seraient également conservées un an dans des fichiers tenus par les ministères de l'intérieur et de la défense. Les réponses à ces mêmes réquisitions - nos traces, donc - seraient, pour leur part, conservées pendant trois ans supplémentaires et communicables à la police judiciaire.

Ainsi, des données récoltées sur la base de requêtes administratives initialement motivées par la prévention du terrorisme pourraient se retrouver dans le dossier d'un juge d'instruction en charge d'une affaire de droit à l'image, de diffamation ou de contrefaçon, par exemple, sans que les personnes mises en cause par des traces informatiques vieilles de 4 ans, puissent connaître - ni contester - l'origine ou la pertinence de ces données, ni le contexte dans lequel elles avaient été recueillies, en dehors de toute procédure judiciaire, sans magistrat ni contradictoire, quatre ans auparavant.

Ce projet de décret constitue donc une véritable menace de mort. Il est inquiétant pour trois raisons essentielles. D'abord, le coût. A vouloir faire conserver et restituer par les entreprises, sous peine d'investissements à perte, de prison et d'amendes, des traces qu'elles n'ont pas de raisons ou de possibilité d'avoir, la France créerait une distorsion de concurrence au détriment de sa propre économie numérique, pourtant motrice de notre croissance. Un internaute choisira plus aisément un site non surveillé qu'un site français pour s'informer, même s'il n'a rien à craindre de sa recherche.

Ensuite, la confusion entre le renseignement d'Etat et la justice, qui relègue la séparation des pouvoirs au rang de fiction juridique. Enfin, le risque qu'un tel dispositif ferait peser sur la régularité des procédures judiciaires au regard de notre procédure pénale. C'est-à-dire le risque de priver une politique de sécurité de toute efficacité.

Certes, le gouvernement consultera la CNIL, brandie en épouvantail par les ministères. Mais l'avis de celle-ci, même défavorable, sera dépourvu du moindre effet juridique depuis la refonte de la loi informatique et libertés intervenue en 2004. Certes, l'équilibre entre sécurité, croissance, libertés et efficacité est complexe. Au demeurant, aucune de ces valeurs ne s'illustre dans ce projet de décret, dont la rédaction est aujourd'hui laissée à un consensus entre technocrates et techniciens qui, quels que soient les résultats des échéances électorales, seront encore là demain.

Ce qui pourrait n'être qu'un décret illisible de plus est aujourd'hui une menace de mort pour le développement du numérique en France et pour tous les acteurs concernés de près ou de loin par celui-ci, de la presse aux blogueurs, en passant par la grande distribution, les opérateurs de téléphonie, les fournisseurs de logiciels, les fabricants d'ordinateurs, etc.
Sous prétexte de lutter contre la menace réelle du terrorisme, l'Etat français prend - comme aucun autre - le risque de tuer une part non négligeable de l'avenir du pays, sans aucun état d'âme et dans le silence assourdissant d'une campagne présidentielle omniprésente sur Internet, mais muette sur le développement de l'Internet.

Auteur : Philippe Jannet, président du Groupement des éditeurs de sites en ligne (Geste).
Le Geste regroupe les principaux éditeurs de sites en ligne français, qu'il s'agisse de portails généralistes (Yahoo ! France, Google), d'organismes ou d'entreprises (INA, UFC Que choisir, Manpower, Comareg, France Télécom, Bouygues Télécom, etc.), ou encore de sites de chaînes de télévision (TF1, France télévision, M6, etc.), de radios (Radio France, Skyrock, RTL, RFI, etc.), d'agences (AFP), de journaux (Le Figaro, Les Echos, Libération, Le Monde, L'Equipe, Le Point, L'Express, Le Nouvel Observateur, Le Parisien et les journaux du groupe Hachette Filipacchi Multimedia, etc.).


Source : http://www.lemonde.fr/
Source 2 : http://www.invention-europe.com/Article523569.htm

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6 mai 2007 7 06 /05 /mai /2007 20:09
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16 avril 2007 1 16 /04 /avril /2007 08:05

Pédophilie, abus sexuels, attouchements... halte aux gros mots !


Il est des mots, lorsque l’on touche au tabou de l’inceste, qui dérangent, qui font peur, que l’on fuit et dont on se détourne pour mieux se protéger. La pratique est simple, utiliser d’autres mots plus politiquement corrects ou plus supportables. Mais parfois, même à notre insu, ceux-ci s’avèrent tout aussi pervers que l’acte qu’ils signifient.


Commençons par le plus fameux, le plus employé dans notre société par tout un chacun et surtout par les médias : pédophilie. Il est issu du mot pédophile, étymologiquement, composé de deux termes grecs ; paidos (enfant) et philos (ami) ; l’ami des enfants, celui qui aime les enfants. Ce néologisme a été lancé à la fin des années soixante par un mouvement intellectuel sociopolitique. Le but était de démarquer la pédérastie de la pédophilie. La pédérastie qui désigne l’attirance érotique d’un adulte pour les adolescents (ou préadolescents), bien souvent associée à l’homosexualité. Malheureusement, la manœuvre aboutit à une confusion entre les deux termes qui donne aujourd’hui un sens différent à la pédophilie. On parle de pédophilie lorsqu’un adulte, homme ou femme, impose par la violence, la manipulation, la menace ou toute autre manœuvre, des relations sexuelles à un enfant. Sous couvert de l’amour porté à l’enfant, de l’initiation de ce dernier aux affaires sexuelles, le pédophile, profite de l’enfant comme objet sexuel jusqu’à l’échanger, le vendre, le tuer (cf. affaire Dutroux).
A partir des années 90, les médias s’approprient le terme, le galvaudant à loisir. Si la pédophilie n’est pas inscrite dans le code pénal, elle sert de couverture à un crime tout aussi grave et bien plus répandu : l’inceste. En effet, 80% des infractions sexuelles sur mineurs sont commises au sein de la famille. Cette réalité, bien difficile à dire autant qu’à admettre est camouflée derrière la pédophilie. Tabou oblige. Le résultat est sans appel : on ne parle plus d’inceste mais de pédophilie dès lors qu’il s’agit d’infractions sexuelles sur enfant. Ainsi des affaires bien connues comme celle d’Outreau ou d’Angers sont présentées sous ce terme. Jamais, voire rarement, on ne parlera d’inceste. Et pourtant il s’agit d’inceste. Voilà un tour de passe-passe exemplaire qui permet à notre société de dédouaner la famille, l’intouchable famille. Le pédophile, c’est l’étranger au coin du bois, c’est rare, ça n’arrive qu’aux autres. Donc on en parle peu et l’on concentre la prévention auprès des enfants sur cet étranger qui lui proposera des bonbons. Or, le lieu de tous les dangers dont on ne parle jamais à l’enfant, c’est sa propre famille. Par chance, si l’enfant incesté se rend compte que ce qu’il vit est anormal et qu’il en parle, neuf fois sur dix, toute sa famille se retournera contre lui et lui imposera le silence. L’autre problème avec le mot pédophilie est qu’il signifie toujours étymologiquement, « aimer les enfants ». Les pédophiles s’en servent pour justifier leurs actes, prétextant qu’ils donnent de l’amour à ces enfants lorsqu’ils les violent. Ce mot ne signifie pas ce qu’il représente, c’est-à-dire la transgression de l’interdit de la loi. C’est pourquoi, les mots pédocriminel ou pédocriminalité sont plus appropriés et plus respectueux pour les victimes. Mais rappelons-nous qu’un pédocriminel est toujours un membre extérieur à la famille. S’il s’agit d’inceste, on parlera de père incestueux, de mère incestueuse, de frère, sœur...

L’abus sexuel ça va, le viol, bonjour les dégâts !

Rappelons cette publicité préventive contre l’abus d’alcool : « Un verre ça va, deux verres, bonjour les dégâts ! ». On peut user mais pas abuser. Quelque part, le mot abus implique que l’on a un droit d’user dans certaines limites et sous certaines conditions. Si l’on applique cette idée au terme tant utilisé « abus sexuel », cela signifie que l’on a des droits sexuels sur l’enfant mais qu’il ne faut pas aller trop loin. C’est d’ailleurs pourquoi en France on a classifié les infractions sexuelles selon une échelle de « gravité » avec des peines proportionnelles. Malheureusement, c’est mal connaître les conséquences des infractions sexuelles, qui peuvent varier d’un individu à l’autre. C’est aussi punir des actes physiques sans tenir compte de l’acte psychologique très grave : la trahison d’un lien d’amour et de confiance. Quand il s’agit d’inceste, cette trahison peut mener au suicide même si il n’y a pas eu de rapport sexuel complet, et ce, quel que soit l’âge de l’enfant. Les termes violences sexuelles ou infractions sexuelles seraient plus appropriés. Attention, l’expression « agressions sexuelles » est à utiliser avec circonspection car il s’agit d’une appellation juridique. Les infractions sexuelles se répartissant en trois catégories : les délits d’atteintes et d’agressions sexuelles et le crime de viol. Pour illustrer la permissivité en vogue dans notre société, précisons que les atteintes sexuelles (ex : attentat à la pudeur) sont des agressions sexuelles sans violence, menace, contrainte ou surprise. Interprétation juridique : la victime était consentante et ce quel que soit son âge. Ci-après, un communiqué illustrant le résultat de cette permissivité, datant certes de 1977, mais la loi existe toujours et personne ne parle de la supprimer. Il est tellement évident qu’un enfant de cinq ans ne va pas dire non, se défendre, prendre une arme, crier... quand son papa ou son grand-père va s’adonner à des actes sexuels sur lui. Enfin, la situation rappelle étrangement les arguments d’Outreau qui, c’est le moins qu’on puisse dire, ne bénéficient pas aux victimes.

Le Monde du 26 janvier 1977 : Nous avons reçu le communiqué suivant :


" Les 27, 28 et 29 janvier, devant la cour d’assises des Yvelines vont comparaître pour attentat à la pudeur sans violence sur des mineurs de quinze ans, Bernard Dejager, Jean-Claude Gallien et Jean Burckardt, qui arrêtés à l’automne 1973 sont déjà restés plus de trois ans en détention provisoire. Seul Bernard Dejager a récemment bénéficié du principe de liberté des inculpés. Une si longue détention préventive pour instruire une simple affaire de " moeurs " où les enfants n’ont pas été victimes de la moindre violence, mais, au contraire, ont précisé aux juges d’instruction qu’ils étaient consentants (quoique la justice leur dénie actuellement tout droit au consentement), une si longue détention préventive nous paraît déjà scandaleuse. Aujourd’hui, ils risquent d’être condamnés à une grave peine de réclusion criminelle soit pour avoir eu des relations sexuelles avec ces mineurs, garçons et filles, soit pour avoir favorisé et photographié leurs jeux sexuels. Nous considérons qu’il y a une disproportion manifeste d’une part, entre la qualification de "crime" qui justifie une telle sévérité, et la nature des faits reprochés ; d’autre part, entre la caractère désuet de la loi et la réalité quotidienne d’une société qui tend à reconnaître chez les enfants et les adolescents l’existence d’une vie sexuelle (si une fille de treize ans a droit à la pilule, c’est pour quoi faire ?) La loi française se contredit lorsqu’elle reconnaît une capacité de discernement à un mineur de treize ou quatorze ans qu’elle peut juger et condamner, alors qu’elle lui refuse cette capacité quand il s’agit de sa vie affective et sexuelle. Trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit. Nous ne comprendrions pas que le 29 janvier Dejager, Gallien et Burckardt ne retrouvent pas la libérté".

Ont signé ce communiqué : Louis Aragon, Francis Ponge, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, docteur Bernard Kouchner, Jack Lang, Judith Belladona docteur Michel Bon, psychosociologue Bertrand Boulin, Jean-François Lyotard, François Chatelet, Patrice Chéreau, Philippe Sollers, Copi, Michel Cressole, Gilles et Fanny Deleuze, Bernard Dort, Françoise d’Eaubonne, docteur Maurice Erne, psychiatre Jean-Pierre Faye, docteur Pierrette Garrou, psychiatre Philippe Gavi, docteur Pierre-Edmond Gay, psychanalyste docteur Claire Gellman, psychologue, docteur Robert Gellman, psychiatre André Glucksmann...et bien d’autres.

« Ce n’étaient QUE des attouchements »

Certains avocats disent qu’ils vont plaider une affaire « touche pipi » lorsqu’il s’agit d’attouchements ou, juridiquement parlant, d’atteintes ou d’agressions sexuelles sur mineur. Le terme utilisé dans le langage populaire, par son sens, minimise les actes commis par l’agresseur. Toucher, caresser, qu’y a-t-il de mal là-dedans ? De plus, on parle souvent de « simples » attouchements, ou « que des attouchements ». Il est courant de penser que les attouchements, ce n’est pas grave, qu’il n’y a pas de quoi en faire un plat. Pourtant, les conséquences sont tout aussi graves pour la victime car une fois encore, on esquive l’aspect psychologique de l’acte : la trahison. Cette trahison, suivie de l’incrédulité de l’entourage ou pire de la justice, va enfoncer la victime dans la culpabilité et la honte qu’elle subit déjà depuis l’acte. Si les actes se sont déroulés « en douceur », cette culpabilité sera d’autant plus forte. Notons que les conséquences de l’inceste, pour des victimes de viol ou d’agressions sexuelles par un membre de leur famille, sont les mêmes qu’il y ait eu un rapport complet ou non. La loi s’en tient à l’acte pur, la société aussi, et plus triste encore, les victimes aussi. Elles se persuadent que ce n’est pas grave, ne demandent pas d’aide, ne portent pas plainte, jusqu’au jour où la souffrance et les symptômes, inévitablement, font surface. Tentatives de suicide, suicides, automutilation, alcoolisme, toxicomanie, prostitution, dépressions... la liste des dégâts est très longue, et tout ça pour quelques caresses... C’est pourquoi le terme d’attouchements devrait sortir de notre langage. Nous avons largement de quoi le remplacer : agressions sexuelles, violences sexuelles, infractions sexuelles....

Les mots sont importants, surtout lorsqu’il s’agit de lutter contre un tabou. A nous de prendre conscience de leur importance et de ce qu’ils peuvent induire, déclencher pour l’autre et pour nous-mêmes. Preuve en est, la bataille pour arriver du « présumé coupable » au « présumé innocent ». On ne voit pas les choses de la même manière selon l’expression employée, on ne traite pas non plus la personne de la même manière. Au nom des victimes d’inceste et de pédocriminels, rayons de notre vocabulaire la pédophilie, le pédophile, les abus sexuels, les attouchements.

Isabelle Aubry, 41 ans, Responsable de formation, Présidente fondatrice de l’Association Internationale des Victimes de l’Inceste.

Source : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=22088

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18 février 2007 7 18 /02 /février /2007 21:02

 

Je tiens à m'excuser auprès de vous pour cette absence si longue. Plusieurs évènements ont fait que je n'ai pu me connecter à internet depuis plusieurs mois.

Mon pc personnel ne fonctionne plus et je n'avais plus d'accès internet. Impossible d'autre part de m'y connecter depuis mon lieu de travail. Des problèmes d'ordre privé ont bousculé ma vie et d'autres priorités se sont dressées entre ce blog et moi. ;-)

Je n'ai toujours pas de pc en état de marche mais je peux désormais bénéficier d'une connection internet de temps à autres. Je ne suis donc pas encore en mesure d'actualiser ce blog comme je le faisais auparavant, cela sera peut-être possible d'ici une semaine ou deux (à voir si je garde la même formule pour le blog ou non!).

Je suis sincèrement désolée de n'avoir pu répondre à toutes les personnes qui m'ont contactée par mail. Je m'excuse également auprès d'elles, je les contacterai d'ici peu.

Je vous remercie enfin de tous ces messages que vous avez laissés et qui me font chaud au coeur. Je vous embrasse toutes et tous et je vous dis à bientôt ! :-)))

 

 

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22 novembre 2006 3 22 /11 /novembre /2006 01:47

Suite à quelques problèmes techniques, le blog ne sera pas actualisé pendant quelques jours.

Je ne pourrai également consulter la boîte mail du blog ou répondre à vos commentaires.

Je suis désolée de ces désagréments, mais je vous retrouve d'ici quelques jours !

Bonne journée à toutes et à tous et à bientôt ! ;-)

Misfit.

 

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16 novembre 2006 4 16 /11 /novembre /2006 16:06

Présidentielle 2007 : L'Autre cercle a interrogé les candidats sur l'égalité des droits

L'Autre cercle publie sur son site Internet les positions des candidats à la présidentielle 2007 en matière d'égalité des droits pour les personnes LGBT telles qu'exprimées en réponse à un questionnaire de l'association envoyé en juin dernier.

"La vocation première de cette enquête est d’apporter un éclairage sur la façon dont les femmes et hommes politiques appréhendent le sujet, estime L'Autre Cercle. A côté des petites phrases de circonstance, la synthèse que l’Autre Cercle propose permet de dresser un panorama sans complaisance des directions de chacune et chacun".

A côté de la synthèse des réponses élaborée par l'association son site, figure l'intégralité des réponses des candidats. Des réponses qui sont déjà connues pour la plupart des candidats des grandes formations politiques (PS, UMP, UDF) puisque leurs programmes ont été rendus publics. On trouvera là l'occasion de prendre connaissance des positions moins connues de petits candidats (extrême-gauche, PC...). A noter que Philippe de Villiers (opposé au mariage et l'adoption pour les couples homos) n'a pas donné suite et que Nicolas Sarkozy n'avait pas encore rendu sa copie au moment où l'association a rédigé sa synthèse...

Mis en ligne le 16/11/06

Source : E-llico.com

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16 novembre 2006 4 16 /11 /novembre /2006 15:58

Politique & télévision : les Verts refusent de participer à une émission avec le Front National

Les Verts renoncent à participer à une émission de Pink TV car ils refusent "la banalisation des idées du Front National".

Compte-tenu des conditions dans lequel le débat a été organisé, ni Martine Billard, députée de Paris, ni aucun autre membre des Verts n’a souhaité participer au plateau de l’émission télévisée "Elevons le débat !" de Pink TV, qui sera diffusée le 11 décembre prochain. L’émission devait compter, pour une durée d’une heure, une dizaine d’intervenants, parmi lesquels des représentants du Front National. Pour les Verts, "cela revenait à juxtaposer les interventions des forces politiques, en banalisant le FN et sans pouvoir démasquer son homophobie".

Les Verts précisent dans un communiqué qu'ils "ne refusent pas de porter leurs positions dans des débats contradictoires, face à d’autres formations politiques qui ne partagent pas leurs positions. En l’occurrence, tous les parlementaires Verts, actuels et précédents, ne ménagent pas leurs efforts pour porter leurs positions et celles du mouvement LGBT dans l’hémicycle, face à celles, souvent opposées, de la majorité UMP (70% des sièges) de l’assemblée nationale depuis 2002, qu’il s’agisse du mariage homo ou de l’homoparentalité. Les Verts considèrent simplement qu’il n’y a pas à débattre avec les représentants du FN, mais qu’il faut les combattre, ce que le format de l’émission ne permettait pas".

Mis en ligne le 16/11/06

Source : E-llico.com

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