Brésil (Lesbian and gay pride) Record à São Paolo: trois millions de personnes pour défendre la fierté homosexuelle | |
L'affluence en ferait pâlir plus d'un. Près de trois millions de personnes, selon la police, se sont réunies dans les rues du centre-ville de São Paulo, pour la traditionnelle gay pride. Le collectif d'organisations gay, lesbiennes, bisexuelles et transgenres de São Paulo avait appelé à manifester sous le mot d'ordre «L'homophobie est un délit». Normalement, la dixième édition de la gay pride brésilienne devait avoir lieu dimanche 18 juin, mais elle a été avancée de 24 heures en raison du match de football Brésil-Australie. De nombreuses revendications portaient sur la légalisation des unions des couples du même sexe, et beaucoup ont dénoncé l'homophobie très forte dont sont victimes les gays et les lesbiennes du pays.
par Emmanuelle Cosse
Italie (Lesbian and gay pride) La gay pride de Turin a rassemblé plus de 50.000 personnes | |
La gay pride de Turin a rencontré un beau succès ce samedi 17 juin en réunissant près de 50.000 manifestants. L'affaire était pourtant loin d'être gagnée d'avance. Deux autres événements de poids concurrençaient la marche des fiertés: le match de football de l'Italie en Coupe du monde et le rassemblement d'innombrables scooters Vespa pour les 60 ans de la marque. Dès 17h30, une foule impressionnante se donnait pourtant rendez-vous devant la gare de Porta Susa pour réclamer l'égalité des droits. Dans une ambiance bon enfant, une trentaine de chars hauts en couleur et souvent surchargés (notamment ceux de Folies Scandal et Miss Drag Queen Piemonte) ont longé les lieux les plus célèbres de la ville (Piazza Castillo et la Via Cernaia) jusqu'à la place Vittorio. La manifestation fut suivie d'un spectacle d'Antonella Ruggiero. Une fête très réussie, en présence de ministres tels que Paolo Ferrero, chargé de la Politique sociale, et malgré l'absence notable du maire de Turin, Sergio Chiamparino, et les polémiques des semaines précédentes avec l'Église italienne. Turin a donc tenu son rang de ville engagée pour la cause homosexuelle. En 1978, elle avait été la première en Italie à organiser une gay pride qui avait alors rassemblé 5.000 manifestants. Le succès remporté par la gay pride de Turin arrive à point nommé: la ministre des Droits et de l'Égalité des chances, Barbara Pollastrini, a annoncé aux organisateurs de la gay pride qu'elle souhaitait présenter rapidement «une législation humaine et sage pour les unions de fait, homosexuelles ou non», conformément à ce qu'était annoncé dans le programme de la coalition de gauche, l'Union.
par Sylvain Zimmermann
Succès pour les marches de Lyon, Strasbourg et Toulouse | |
En préambule à la Marche des fiertés de Toulouse, une cérémonie organisée à l'initiative de l'association Les «Oublié(e)s» de la mémoire a rendu hommage aux déportés et internés homosexuels européens, et plus particulièrement à Pierre Seel, décédé dans la Ville rose en novembre dernier (lire Quotidien du 25 novembre 2005). Le dépôt de gerbes a rassemblé plusieurs personnalités politiques élues des collectivités locales (lire Quotidien du 16 juin), des représentants du Parti communiste français (PCF) et du parti socialiste, des associations de déportés et une quinzaine d'associations LGBT. Le discours d'un représentant du PCF a rappelé des épisodes de la déportation des femmes lesbiennes (classées comme «asociales»), et a publiquement reconnu la responsabilité des communistes, sous le régime de Staline, pour la déportation de milliers d'homosexuels dans les goulags. Lors de leurs interventions, des élus ont souligné l'importance d'institutionnaliser une telle cérémonie et ont émis le souhait qu'une rue de Toulouse porte le nom de Pierre Seel. Ce serait un bel hommage à ce combattant de toujours. Dans l'après-midi, 4.000 personnes selon les organisateurs, ont investi les rues de Toulouse pour la marche des fiertés qui s'est terminée sur la place de la Daurade. Un village associatif y a accueilli les manifestants dont le nombre continue de croître.
Pour la onzième gay pride de Lyon, près de 6.000 personnes ont défilé dans le centre-ville sous le mot d'ordre «Homoparentalité, mariage: égalité maintenant!». En fin de matinée, le ministre des Transports et président de l'UMP du Rhône, Dominique Perben (qui souhaite se présenter à Lyon aux élections municipales), s'était même entretenu avec des militants de l'association GayLib, mouvement des homos de l'UMP. La belle réussite de la marche a été néanmoins émaillée d'incidents dont a été témoin Hussein Bourgi, du collectif contre l'homophobie de Montpellier. «Lorsque le cortège est arrivé sur la Place des Terreaux, le carré de tête, particulièrement fourni et composé d'élus, de responsables associatifs et mutualistes, a essuyé des jets d'œufs pourris (30 à 40) en provenance du porche du musée des Beaux-Arts.» Certains militants LGBT ont été à la poursuite de la demi-douzaine des assaillants. «Ils ont immédiatement pris la fuite mais nous avons eu le temps de relever qu'il s'agissait de jeunes au crâne rasé, habillés tout en noir et avec un look de skinheads. Des passants ont réussi à en intercepter un et à le plaquer au sol. Le jeune interpellé a répété à plusieurs reprises: "J'ai fait une connerie, je le reconnais, mais protégez-moi, s'il vous plaît». Une première plainte était déposée samedi soir par Jules Joassard, assistant parlementaire de la députée PS du Rhône Martine David. Hussein Bourgi a voulu porté plainte le dimanche matin au commissariat du Ier arrondissement de Lyon où l'accueil fut «détestable»: les policiers ne souhaitaient pas enregistrer sa plainte, mais l'ont finalement fait, après deux heures de tergiversations. David Souvestre, président de la LGP de Lyon, devrait déposer plainte aujourd'hui, lundi 19 juin, directement auprès du procureur de la République de Lyon pour éviter ces atermoiements.
À Strasbourg, entre 1.200 et 3.000 personnes ont défilé derrière de nombreux chars associatifs et en présence notamment du conseiller régional UMP d'Ile-de-France Jean-Luc Romero. Ce dernier a dénoncé la fermeture dans la région du pôle de Sida Info Service. «Dans cette région qui est assez touchée par le sida, c'est un mauvais signal. Cette restructuration est inquiétante pour le travail qui était fait sur le terrain, car c'est un acteur qui s'en va», a-t-il déclaré à l'AFP.
Photo Hervé Hirigoyen
par Jérôme Gac, Emmanuelle Cosse
Source : http://www.tetu.com/