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8 octobre 2006 7 08 /10 /octobre /2006 11:28

 Queer


Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.



Queer est, à la base, un mot anglais signifiant « étrange », « peu commun », mais c'est surtout une insulte à l'égard des individus gays lesbiennes, trans… Par ironie, et provocation, il fut récupéré, et revendiqué, par des militants et intellectuels homosexuels, transsexuels, transgenres, bissexuels, adeptes du BDSM, fétichistes, travestis et transgenres à partir des années 1980.

En France, si le terme queer est notamment connu du fait de séries télévisées faisant passer les gays pour des gens branchés, il n'en reste pas moins qu'il sert avant tout de point de ralliement pour ceux qui - hétérosexuels compris - ne se reconnaissent pas dans l'hétérosexisme de la société, et cherchent à redéfinir les questions de genre (Gender Studies).

Origine

Les origines du mouvement queer sont multiples, mais sont plus faciles à citer que les causalités de la théorie queer. Le mouvement gay et lesbien, semblant peut-être plus proche des queers, n'a fourni ni les antécédents théoriques ni le modèle d'un engagement politique. Il est possible de dire que le mouvement queer vient de la théorie queer, et celle-ci est l'héritière du féminisme.

En 1969, dans un bar appelé Stonewall à New York, des émeutes ont été la réponse de la clientèle des gays et lesbiennes à leur arrestation par la police. La cause de cette arrestation manquée était une loi qui interdisait le port des vêtements masculins par une personne du sexe féminin ou des vêtements féminins par une personne masculine. Ces émeutes, dont l'anniversaire se célèbre annuellement sous le nom de Gay Pride, marque la naissance du mouvement gay et lesbien.

Un des buts prioritaires de ce nouveau mouvement concernait la suppression de l'homosexualité en tant que maladie du Manuel Diagnostic et Statistique des troubles mentaux (DSM), qui fournit la nosologie définitive de l'Association américaine de psychiatrie (APA). La question du statut médical dominait l'identité homosexuelle depuis le XIXe siècle, et a été l'élément décisif dans la conception de l'homosexualité en tant que catégorie. Cependant la honte de l'homosexualité travaillait toujours à l'intérieur de cette identité. Avec l'élimination de la classification officielle de perversion par l'APA, le « outing » est devenu l'un des traits prépondérants de la nouvelle homosexualité. La pratique de faire un coming out constitue une revendication identitaire, que d'autres mouvements basés sur l'identité ne partagent pas.

Contrairement au féminisme ou aux mouvements des groupes raciaux et ethniques, l'homosexualité se base sur une pratique et a peu de caractéristiques qui sont marquées visiblement sur le corps. Avec la prédominance du coming out et donc la présence reconnaissable des homosexuels, l'homosexualité est devenue une identité basée autant (voire plus) sur la discursivité et le comportement que sur la pratique des actes homosexuels.

Une autre différence entre ces mouvements et le mouvement LGBT est qu'il n'a pas eu de précédent au XIXe siècle. Il était donc nécessaire pour les militants gays et lesbiennes de choisir un modèle pour leur nouveau mouvement, et le succès récent des militants noirs a été très convaincant.

Même si les queers sont en général plus proches des gays et lesbiennes que des féministes, les racines idéologiques de la théorie queer se trouvent bien dans le féminisme américain des années 1980. Avant cette date, le féminisme, comme d'autres mouvements semblables, espérait que le progrès social viendrait par un changement de législation. Les arguments pour le passage de législations progressistes ont perpétuellement fait la comparaison entre le groupe minoritaire en question et le citoyen universel, c'est-à-dire l'homme riche et blanc. Quelle que soit la raison, plusieurs mouvements ont commencé après les années 1970 à contester cette image du citoyen universel, et à valoriser leur propre agency (ce mot résiste à une traduction facile et s'emploie souvent en théorie queer. Plus souvent il reste non-traduit, ou se traduit par « la capacité ou la possibilité d'agir » en tant que sujet). Cette tendance (notablement postmoderniste) a provoqué une rupture plus grande encore entre l'homme et la femme, et a essentialisé ce qui constituait le féminin. Cette tendance se montre surtout dans The Feminine Mystique de Betty Friedan, chef de l'Organisation nationale des femmes (NOW), qui a été d'ailleurs critiqué parce qu'il ignorait toute la population des femmes qui n'étaient pas blanches ou d'une classe sociale aisée.

Cette vague de féminisme se situait donc dans la notion de la différence : soit la différence entre les hommes et les femmes, soit la conceptualisation du sujet et de l'objet de plusieurs phénomènes sociaux (le discours, l'art, le mariage, ...). Pourtant ce mouvement radical de la deuxième vague du féminisme a été troublé par deux phénomènes idéologiques, et tous les deux s'articulaient aux questions de sexualité et de genre.

Le premier concernait les « Sex Wars, » qui divisaient les théoriciennes et militantes féministes sur le rôle de la pornographie dans l'oppression des femmes.

L'autre fêlure, la « Lavender Menace », concernait la présence de lesbiennes dans les rangs de féministes. Comme les ennemis du féminisme utilisaient (et utilisent encore) souvent le « lesbian baiting » (le harcèlement (homophobique) des féministes, qui essayait de réduire ce qu'elles disaient en les accusant d'être des lesbiennes) contre les arguments féministes, une grand partie de militantes montraient leur propre homophobie en hésitant à avouer que quelques-unes parmi elles étaient bien des lesbiennes. Les lesbiennes de la « Lavender Menace » constataient qu'elles étaient plus féministes grâce à leur distance des hommes, tandis que les féministes hétérosexuelles récusaient cet argument, disant que les rôles butch et femme des lesbiennes ne font que singer le mariage hétérosexuel.

L'homophobie prévalente de la deuxième vague, sa concentration sur les pratiques sexuelles, et surtout la division qu'elle engendrait, ont fait naître la théorie queer au début des années 1990.

La théorie queer

Considérant le genre comme un construit et non comme un fait naturel, la théorie queer est avant tout une possibilité de repenser les identités en dehors des cadres normatifs d'une société envisageant la sexuation comme constitutive d'un clivage binaire entre les humains, ce clivage étant basé sur l'idée de la complémentarité dans la différence et censé s'actualiser principalement par le couple hétérosexuel.

La théorie queer, avec son intérêt pour les implications de sexualité et genre, reste surtout une exploration de ces implications en termes d'identité. La nature provisoire de l'identité queer implique beaucoup de discussion (au niveau théorétique autant qu'au niveau social) sur la façon de définir l'adjectif « queer. »

La théoricienne queer Eve Kosofsky Sedgwick a exploré cette difficulté de définition, remarquant que même si le terme change beaucoup de signification selon qu'il s'applique à soi ou à un autre,

« « Queer » has the virtue of offering, in the context of academic inquiry into gender identity and sexual identity, a relatively novel term that connotes etymologically a crossing of boundaries but that refers to nothing in particular, thus leaving the question of its denotations open to contest and revision. » (Extrait de son livre Epistemology of the Closet, aussi résumé dans le texte de Turner A Genealogy of Queer Theory, p.35.)
Grâce à sa nature éphémère, l'identité queer, malgré son insistance sur la sexualité et le genre, semblerait s'appliquer à presque tout le monde : qui ne s'est jamais senti inadéquat face aux restrictions de l'hétérosexualité et de rôles de genre ? Si une femme s'intéresse aux sports, ou un homme au ménage, sont-ils donc queer ? Pour cette raison, la plupart de théoriciens queer insiste sur l'auto-désignation de l'identité queer.

Avec le genre, la sexualité compose un des thèmes principaux de la théorie queer, et comprend de la recherche sur la prostitution, la pornographie, le non-dit de la sexualité entre autres. Le terme queer, quand il est appliqué aux pratiques sexuelles, offre beaucoup plus d'innovation que d'autres termes comme « lesbienne » et « gay. » Lorsqu'un interlocuteur se désigne comme « queer, » il est impossible de déduire son genre. Teresa de Lauretis, qui a été la première à employer le terme queer afin de décrire son projet théorique, espérait qu'il aurait des applications pareilles pour le rapport entre la sexualité et la race, la classe et d'autres catégories que le genre. Pourtant en dehors de l'université, quand le terme queer réfère à la sexualité, il est plus souvent un synonyme pour « gay et lesbienne, » parfois « gay, lesbienne et bi, » et moins souvent « gay, lesbienne, bi et trans. » L'exclusion commune des trans de cet usage populaire peut être du au fait qu'un trans exprime des rapports déviants avec le genre et la sexualité. Beaucoup de trans, s'inspirant de la théorie queer aux niveaux sexuel et genré, préfère à se distinguer des trans traditionnels (les FtM et MtF qui affirment le binarisme du genre en changeant de sexe sans revendication) par l'usage des termes « gender queer » et « FtN ou MtN » (femelle-à-neutre ou mâle-à-neutre).

Les enquêtes queer sur le genre cernent surtout les instances déviantes du genre (les transgenres, les gender-queers, et les travesties) ainsi que la séparation de genre et de sexe biologique. S'appuyant sur l'idée de la féministe Simone de Beauvoir qu'on « ne naît pas femme, on le devient », Judith Butler a été la première théoricienne queer à aborder cette séparation de sexe et de genre. La biologiste Anne Fausto-Sterling constate que la peur de la confusion de genres a poussé la science et la médecine à chercher des critères irréfutables de sexe anatomique et du genre psychologique. Son travail interroge les interventions médicales qui peuvent guérir la dysphorie du genre et l'hermaphroditisme.

À part de la sexualité et le genre, la théorie queer s'intéresse beaucoup à la parenté et aux revendications identitaires en général. La théoricienne queer Judith Butler a fait une exploration de la parenté dans son livre Antigone's Claim et de la question d'identité dans The Psychic Life of Power, où elle s'est donnée la tâche d'expliquer pourquoi on insiste sur une revendication identitaire qui peut mettre quelqu'un en danger (en suscitant une violence physique ou psychique). Presque tout le travail qui se proclame queer partage une résistance théorique à l'essentialisme et aux prétentions totalisantes, ce qui rend la théorie queer et le terme queer si difficiles à décrire.


Fêlures en théorie queer : L'université et l'anti-université


La pratique et l'engagement politique joue un rôle beaucoup plus important dans le travail qui se produit hors de l'université. Au contraire des théories féministes, la théorie queer à l'université s'intéresse moins au militantisme, d'où vient la rupture récente de la théorie queer. La production des textes queers non-universitaires est prodige. Les zines (qui sont de petits textes publiés par un particulier, typiquement avec un photocopieur, qui précèdent le blog, même si les zines existent toujours, ils sont à présent moins courant que les blogs) et les blogs sont notables parmi les textes qui sont le résultat d'un mouvement qui privilégie tant l'auto-identification et l'importance de raconter son histoire soi-même. Les blogs ont visiblement amélioré l'accès d'une audience trans aux informations (et images) précises de ce qu'on peut attendre d'une transition chirurgicale. Les textes les plus influents sur la population queer depuis les années 1990, cependant, sont ceux qui proviennent du milieu queer populaire.

Dans Queer Theory, Gender Theory, Riki Wilchins, une trans, élabore une réfutation catégorique de la théorie universitaire à propos des queers, constatant que la théorie s'inspire toujours de la façon « bottom-up, » et que les universitaires qui font la théorie queer l'ont volée aux queers populaires. Cette opinion s'entend de plus en plus parmi les queers, qui sentent que les universitaires parlent d'eux sans qu'ils puissent comprendre ce qui est dit. Il est possible que cette séparation très récente entre la théorie queer universitaire et la théorie queer populaire puisse être due au langage châtié des queers universitaires, notamment de Butler (qui a gagné des prix pour son écriture incompréhensible). De même, les universitaires qui font la théorie queer se sont probablement servis d'un tel langage à cause de leur statut ‘inférieur' à l'intérieur du monde universitaire.

L'autobiographie Stone Butch Blues, de Leslie Feinberg, a été peut-être les premières mémoires d'un trans à paraître. Ce texte influent n'est pas non plus le récit d'un simple mouvement d'une personne d'un genre à un autre ; Feinberg y montre toute une ambivalence vers les identités masculines et féminines, et habite toujours la liminalité du genre et de la représentation. Dans Trans Warriors, Feinberg examine les perceptions corporelles qu'on utilise pour déterminer le genre d'une personne, y compris le statut des vêtements et les structures sociales qui ont historiquement été ouvertes ou fermées à la variance de genre.

En langage très clair et efficace, Kate Bornstein utilisent un cahier d'exercices (My Gender Workbook) pour aider le lecteur à déconstruire systématiquement ses notions de rôles masculin et féminin. C'était Bornstein qui a été la première transsexuelle à proposer d'établir une catégorie de trans qui revendiquent l'identité queer ou trans au lieu de celle du sexe adopté.

Patrick Califia-Rice (qui a également publié sous le nom Pat Califia), est un écrivain et psychiatre. Il a publié des textes divers, y compris des romans pornographiques, de science-fiction et une histoire des transgenres. Califia défend la pornographie et la science-fiction, des genres souvent critiqués, à son avis, à cause des possibilités qu'ils offrent en tant que des lieux de résistance à la normativité sexuelle et genrée. Son travail Sex Changes traite l'histoire des transgenres à travers les domaines de biologie, psychanalyse, sociologie et dans la politique. 

L'avenir de la théorie queer

Avec la critique de la théorie de la performance proposée par Butler dans Gender Trouble, et la mort lente des troupes burlesques, des drag queens et drag kings, beaucoup de théoriciens queers sont actuellement à la recherche de nouvelles analyses de la résistance queer. L'essentiel de ce travail se produit dans les cadres de la littérature, la psychanalyse et la linguistique, mais également dans les domaines de la biologie et des sciences sociales (même si en raison de la rupture universitaire-populaire, il y a aujourd'hui davantage de résistances envers les chercheurs en sciences sociales).

Lee Edelman et d'autres mettent en rapport la théorie queer et la psychanalyse en examinant les notions lacaniennes de construction identitaire à travers l'acquisition du langage et le stade du miroir ; selon eux, la conscience de soi relève bien plus de la culture et du langage que de la biologie. Dans son texte No Future, Edelman s'appuie également sur le concept foucaldien du Biopouvoir en examinant la résistance des queers aux systèmes sociaux de reproduction (le mariage, la production des enfants). Anna Livia a fait paraître un travail linguistique (Pronoun Envy) sur l'usage 'queer' du genre grammatical en littérature française.

Après une décennie d'élaboration d'une théorie, une identité queer commence à se solidifier. Il existe cependant des désaccords entre les théoriciens privilégiant l'étude du genre et ceux s'intéressant plus spécifiquement à la sexualité, et entre les universitaires et anti-universitaires. Enfin, une autre fêlure est apparue entre les communautés queer et des féministes dits "de la deuxième vague". Avec ses ruptures multiples, la deuxième vague du féminisme a toujours ses fidèles, quoique certains se revendiquent d'une "troisième vague" de féminisme tandis que d'autres affirment que la théorie queer a provoqué un post-féminisme.

Source : http://fr.wikipedia.org

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