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17 avril 2006 1 17 /04 /avril /2006 22:33

Pétition à l'UNAF

L'association de "défense des droits des pères" SOS-Papa vient d'être agréée par l'UNAF, et donc considérée comme représentative et subentionnée. Or cette association, sous couvert d'une défense des droits des pères contre les abus "sexistes" de la justice dévolue aux privilèges féminins, cache des liens très étroits avec l'extrême droite avec qui elle partage une conception ultra traditionnaliste de la famille, une homophobie déclarée, un refus de l'accouchement sous X et une remise en question du droit à l'avortement.

POURQUOI UNE LETTRE OUVERTE à l'UNAF (UNION NATIONALE DES ASSOCIATIONS FAMILIALES) ?

QUI EST l'UNAF ?

L'UNAF est une institution nationale chargée de promouvoir, défendre et représenter les intérêts de toutes les familles, quelles que soient leurs croyances ou leur appartenance politique.

En 2002, l'UNAF regroupait 26 mouvements nationaux familiaux et 100 UDAF, soit au total 7 573 associations familiales représentant 797 111 familles adhérentes.

L'UNAF représente officiellement les familles au sein de nombreuses institutions : en 2002, elle occupait 207 sièges dans 104 instances couvrant un champ d'intervention très large (caisses d'allocations familiales, commission d'agrément pour l'adoption, commission de surendettement des particuliers, commission d'attribution des logements HLM, caisses d'assurance maladie, conseil d'administration des centres communaux d'action sociale…)

L'UNAF AUJOURD'HUI

Dans le dernier rapport de la Cour des Comptes, la « vieille dame » en prend pour son grade : gestion peu rigoureuse, frais de représentation excessifs, mission mal définie, critères d'adhésion opaques…

Elle souffrirait surtout d'une « représentativité insuffisante ». Hubert Brin, son président, minimise, préfère parler d'une « sous-représentation du monde urbain », liée à la crise globale du militantisme. « Il faut, c'est vrai, qu'on ouvre les murs. »

L'Unaf est pour les associations une véritable machine à sous : 0,1% des prestations familiales lui sont reversées chaque année, soit pour 2004 un gâteau de 24 millions d'euros !

COMMENT L'UNAF AMELIORE LA REPRESENTATIVITE DES FAMILLES ?

Communiqué de presse de l'UNAFn° 1.24.11.05 SOS Papa rejoint l'UNAF

24 novembre 2005 Le Conseil d'administration de l'Union nationale des associations familiales vient d'agréer, en tant que membre actif de l'UNAF, l'association « SOS Papa ».

Cette association, créée en 1990, avait demandé à rejoindre l'UNAF au printemps dernier. Elle a notamment pour objectif la défense du droit des enfants à être élevé par leurs deux parents.

Toutefois, cet agrément de principe ne deviendra définitif que lorsque SOS Papa aura pu réunir 20 implantations dans les départements comme le prévoit les statuts de l'UNAF et totalisera sur l'ensemble du territoire 1000 adhérents. http://www.unaf.fr/article.php3?id_article=2823

UN AGREMENT PLUS QUE SYMBOLIQUE ! ! !

On a pu reprocher à Sos Papa sa hargne vis-à-vis de la justice jugée sexiste et des femmes, mais leur entrée dans l'Unaf peut être perçue comme une consécration des pères, de leur rôle au sein de la famille et de la société. Un vrai changement sociologique. L'agrément accordé à SOS Papa par l'Unaf, interlocuteur privilégié du ministère de la Famille, est un signe supplémentaire de cette reconnaissance. (in le journal Libération 30 novembre 2005)

UN AGREMENT INACCEPTABLE . POURQUOI ?-

 

 
 Cette association fait souvent l'amalgame entre la diminution du droit des pères et l'émancipation de la femme.

 

 

 
 Cette association ne ménage pas ses critiques à l'égard de la monoparentalité

 

Commission d'enquête au Sénat 18 janvier 2006 : "M. Alain Cazenave (président de sos papa) a estimé qu'élever un enfant seul constituait un risque majeur et qu'il était important d'être deux pour exercer l'autorité parentale, soulignant que le phénomène de « démission » des parents se manifestait fréquemment dans les familles monoparentales." http://www.senat.fr/bulletin/20060116/fem.html

 

 
 SOS Papa s'autorise des propos discriminatoires et homophobes particulièrement agressifs : http://www.france.qrd.org/assocs/sos/read_cp.php?cp=cp020926.html

 

 

 
 Sos Papa a trouvé une solution miracle à toutes les mésententes familiales : la résidence alternée !

 

Et se moque bien de l'avis des psychologues, des pédiatres et des psychiatres. Arte le 30 janvier 2006 - Alain Cazenave : " Les gens qui condamnent le principe (de la résidence alternée) sont des médecins. Donc, des gens qui ne voient que des malades. C'est une erreur de généraliser la pathologie de quelques patients à l'ensemble."

 

 
 La violence conjugale ? ?

 

Michel Thizon Fondateur de SOS Papa Avril 2004 : "Les différences entre hommes et femmes sont évidentes et il est facile d'admettre que les violences physiques sont plus souvent le fait des hommes, la nature les ayant dotés d'une musculature et d'un système hormonal qui leur donnent une supériorité physique (SIC) et une agressivité qui n'a pas toujours besoin de l'alcool pour s'exprimer." http://www.sos-papa.net/pages/cruaut%C3%A9s.htm

Sans commentaires. Toute référence à des problèmes tels que la violence contre les femmes sont replacés dans un registre symétrique, à savoir qu'autant les hommes que les femmes s'agressent mutuellement et également.

 

 
 Quant aux difficultés financières des familles monoparentales, on peut lire sur le site de Sos Papa : "Lorsque les enfants sont partagés entre les parents (SIC), il n'y a plus de famille nombreuse ni d'allocations majorées. Les allocations familiales en profitent pour faire des économies en réduisant le montant global versé." Toute une philosophie de la famille ! ! ! !

 

Vous pouvez signer la pétition sur : http://jeprotegelamaternite.blogspot.com/

Source : http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=58875

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commentaires

A
Rien non plus sur le site des Pénélopes :(
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A
Je voudrais bien signer la pétition mais je ne sais pas qui lance l'appel, le lien mène vers un blog, et je fais une recherche sur le web féministe (en principe le 1er à réagir contre le masculinisme) pour savoir s'il y a écho de cette nouvelle. J'ai pour l'instant visité le site de La Pie ( http://la_pie.club.fr/index.htm ) qui est mis quotidiennement à jour, et aucune mention n'est faite sur l'UNAF et SOS Papa. Je poursuis mes recherches.
Répondre
A
SOS Papa est une organisation masculiniste. Le masculinisme n'est pas du tout égalitaire. Il cherche, en s'apopriant les revendications féministes pour le  compte des hommes, à retournerà une situation anté-féministe, cad à retrouver les privilèges masculin sur les femmes. Le masculinisme est déjà bien connu des féministes et combattu par elles.<br /> Voici quelques infos sur le masculinisme :<br /> "LES OBJECTIFS POLITIQUES DES MASCULINISTES<br /> Que l’on consulte les sites des mouvements de défense de la « condition masculine », les publications féministes d’analyse du masculinisme ou que l’on tape tout simplement « masculism » sur un moteur de recherche, les mêmes thématiques idéologiques clés apparaissent avec une belle constance:<br /> <br /> <br /> tout d’abord, le masculinisme part d’un postulat : l’égalité des sexes est atteinte pour les femmes. Il s’agit donc désormais de contrer les discriminations vécues par les hommes en tant qu’hommes. Des discriminations que le masculinisme identifie comme les fruits d’un prétendu « excès » du féminisme (mais quand on demande aux masculinistes de dresser une liste concrète de ces « excès », impossible d’en avoir le détail).<br /> ensuite, le paradoxe n’étant pas un souci, l’égalité des sexes n’existe pas : les deux sexes sont complémentaires, les différences hormonales et physiques se répercutant inéluctablement sur les performances intellectuelles et sociales.<br /> le féminisme, en niant le caractère intrinsèque de ces différences, met en danger la société. Le mouvement d’émancipation des femmes est ainsi rendu responsable de diverses « plaies » telles que : le haut taux de divorce, la désintégration des familles, la démission des pères, les grossesses adolescentes, le suicide des hommes, la violence, la société de consommation, la dépendance aux drogues, l’échec scolaire, les prisons surpeuplées, les accidents de la route et l’homosexualité (le masculinisme est violemment homophobe.)<br /> les femmes seraient aussi victimes du féminisme, qui les… « victimiserait » (un discours repris d’ailleurs par certaines femmes, telles que Elisabeth Badinter dans « Fausse route » ou la juriste Marcella Iacub) et les éloignerait des sentiers de la séduction entre hommes et femmes pour réduire les rapports entre les deux sexes à une lutte permanente. (Peu importe que cette lutte soit, d’une part, légitime au vu des inégalités persistantes, et au surplus pacifiste, contrairement aux violences organisées par les mouvements masculinistes, telles que : harcèlement des juges aux affaires familiales, lettres piégées, intimidation organisée contre les mères divorcées en procédure judiciaire…).<br /> L’impact du féminisme est d’autant plus fort et ravageur que ses idéologues auraient infiltré l’Etat et gouverneraient désormais le monde occidental (le « complot féministe »). Grâce à ce succès politique, le féminisme (appelé aussi « fémi-nazisme ») édicterait aujourd’hui des lois violemment anti-hommes, visant à renverser le Patriarcat, voire à instaurer un Matriarcat.<br /> <br /> Pour redresser la « situation », les mouvements masculinistes ont donc élaboré des stratégies efficaces de lobbying auprès des différents gouvernements et Parlements, de façon à obtenir des lois qui restaurent l’ordre naturel des choses et mettent fin à la discrimination vécue par les hommes. Usant du capital de sympathie que la société porte au moindre père s’occupant ou prétendant s’occuper de ses enfants, ils ont mis en œuvre une série de chantiers législatifs. Que ce soit chez "paPPa" ou "Vateraufbruch für Kinder en Allemagne", "SOS Papa" ou le "Mouvement pour la Condition Masculine" en France, "Fathers 4 Justice" en Angleterre, "Lone Fathers Association" en Australie ou "L'Après-rupture" au Canada, l’agenda est partout le même : <br /> <br /> instaurer la notion de couple parental quand le couple conjugal se défait <br /> réformer les lois sur le divorce<br /> contester les accusations de violences conjugales ou d’abus sur enfants<br /> alerter sur les dangers que représentent les familles monoparentales pour les enfants<br /> questionner l’impact de la mixité sur les résultats scolaires des garçons (inférieurs à ceux des filles depuis plusieurs années)<br /> introduire le principe de co-décision en matière de droits procréatifs<br /> combattre la discrimination sexiste en politique<br /> <br /> A priori, une profession de foi tout ce qu’il y a de plus politiquement correct. Il faut descendre dans les corps des articles, des revendications, des déclarations, pour découvrir le sens que donne le mouvement masculiniste à ces propositions, à savoir:<br /> <br /> que le couple parental est entendu avant tout comme un outil pour maintenir le contrôle sur l’ex-conjointe via l’enfant, intervenir à-tout-va dans la moindre de ses décisions, alors même que, statistiquement, c’est bien la mère qui assume l’essentiel des soins aux enfants. « Résidence-Alternée », l’une des associations qui défend les droits des pères en France, écrit ainsi : « Un parent se retrouvant, volontairement ou non, seul responsable au quotidien de son enfant, n’a plus ni repère ni contrôle venant de l’autre parent », situant donc la notion de coparentalité comme « contrôle d’un parent sur l’autre ». L’idéologie du couple parental indissociable, même après divorce, est sévèrement remise en question depuis peu, notamment par le sociologue Benoît Bastard, sociologue au CNRS (2004).<br /> que l’objet principal de la réforme du divorce est d’abroger le divorce pour faute, éliminant ainsi la reconnaissance au moment de la séparation des violences qui la justifient. Ceci alors que 50% des demandes de divorce s’inscrivent précisément dans un contexte de violence conjugale. Le second objectif étant l’élimination de toute pension, compensatoire pour les épouses (moins de 15% des divorces en France) ou alimentaire pour les enfants (66% ne sont de toutes façons pas ou peu payées en France).<br /> que la lutte contre les « fausses allégations de violences » vise dans les faits à museler les victimes, de sorte que leur parole soit d’emblée entachée de suspicion, que les tribunaux notamment en viennent à interpréter toute accusation comme un subterfuge pour gagner une pension alimentaire plus élevée, par exemple, et non comme un appel au secours de la part d’une mère cherchant à se protéger elle-même ou son enfant. L’association l’Après-Rupture, au Québec, propose la solution suivante en cas d’accusation de violence de la part d’une épouse : « Moi je suggèrerais de mettre tous les deux en prison pendant un mois, le père et la mère tous les deux, comme ça on est sûrs de ne pas se tromper. Ils vont peut-être se calmer, il y en a un qui va comprendre ou l’autre va…hein ? Il y en a un qui ment et l’autre qui dit la vérité, et bien on va faire le juge, on met les deux en prison pendant un mois. Moi je leur dirais : "Ecoutez, moi je ne vous crois pas ni l’un ni l’autre mais je vous condamne tous les deux". Faisons un cas d’espèce, un cas modèle là pour envoyer un message clair. Les juges devraient faire un cas d’espèce, envoyer un signal à la population, c’est leur rôle. »<br /> que la stigmatisation des foyers monoparentaux, à 80% féminins, tend surtout à dissuader les épouses de quitter le foyer. En effet, alors même qu’elles assument seules la charge financière, le travail et le soin nécessaire aux enfants, les mères isolées sont retenues coupables de toutes les souffrances sociales des enfants (délinquance, drogue, échec scolaire). On sait pourtant que ces phénomènes ont pour origine première la pauvreté dans la quelle vivent les foyers monoparentaux. Mais en incitant l’Etat à couper les allocations pour parent isolé (des tentatives en ce sens sont en cours en France et au Québec), en refusant de payer les pensions alimentaires aux enfants, le mouvement masculiniste atteint son but : dissuader les femmes de quitter le foyer. L’un des responsables de l’association « La condition parentale et familiale » à Grenoble, déclare ainsi : « Quand dans un pays vous voulez financer une politique nataliste, que l’on veut créer plus d’enfants, on va donner des incitations financières, donner des subventions aux familles qui ont plus d’enfants que d’autre, et ça fonctionne. Aujourd’hui, le simple fait de donner des subventions, des pensions, des parts contributives, des aides, toujours au même groupe social lorsqu’il se sépare, ne fait ni plus ni moins que de l’inciter à ce type de séparation. Je dirais que nos pays en Europe auraient décidé de financer la séparation des ménages, la fin du couple traditionnel et la montée des familles monoparentales, je crois qu’il ne s’y seraient pas pris autrement, parce que c’est réellement des incitations des femmes effectivement à se séparer »<br /> que le discours sur le décrochage scolaire des garçons correspond en fait à une inquiétude en terme d’embauches. En effet, la supériorité scolaire des filles impliquerait un accroissement des embauches féminines aux postes les plus rémunérateurs. Une perspective inacceptable pour le mouvement masculiniste. Aussi, plutôt que de s’interroger sur le succès des filles en dépit d’un système éducatif qui demeure largement androcentrique (voir « le diktat culturel »), le masculinisme prône le retour à la non-mixité scolaire. Objectif : créer des écoles distinctes pour les garçons, dont on peut imaginer que les meilleurs professeurs assumeront l’enseignement, recréant ainsi un enseignement à deux vitesses couronné fatalement par des diplômes de valeur inégale. Triste pour les filles, triste aussi pour nos garçons : avec 10 ans d’avance, et sous l’impulsion masculiniste, l’Australie a en effet tenté la voie de la non-mixité. Le verdict est tombé l’an dernier sous la forme d’un rapport gouvernemental : les grands perdant de cette affaire sont… les garçons, dont les résultats plongent encore plus bas que dans les écoles mixtes !<br /> que la co-décision en matière de conception ne signifie nullement la prise en charge par les hommes d’une contraception dont les effets délétères sur l’organisme féminin sont désormais amplement documentés. Il s’agit en fait de l’instauration de principes juridiques visant à restaurer le contrôle masculin sur le ventre féminin. L’avocat de Steven Hone, jeune homme anglais qui en 2001 avait intenté une procédure judiciaire pour empêcher sa maîtresse (qui venait de le quitter) d’avorter, déclare: « La vérité c’est que les pères n’ont que des droits très limités dans la législation actuelle, certains diraient même qu’ils n’ont aucun droit. Malheureusement, c’est du moins le point de vue des pères, les pères ont en revanche de lourdes obligations vis-à-vis des enfants, et c’est ce que des gens tels que Steven Hone estiment totalement injuste. Les pères doivent payer pour leurs enfants, et s’en occuper. Nous pensons que c’est une bonne chose, que ces obligations instaurent un sens des responsabilités chez les pères, mais en même temps, si nous voulons qu’ils assument ces responsabilités, alors il faut accepter que les pères aient leur mot à dire sur les grossesses ». Car, entre parler à son mari/compagnon de son intention de poursuivre une grossesse, ou d’avorter, et se voir imposer par la loi une concertation préalable à tout avortement ou maternité, il y a plus qu’un hiatus : il y a franchissement d’une ligne reconnue par la Cour Européenne des droits de l’Homme, qui stipule que tout au long de la grossesse, mère et embryon ne font juridiquement qu’un, et que donc, en vertu de l’habeas corpus, personne d’autre que la mère n’a à décider de la poursuite ou non d’une grossesse dont elle seule assume la charge physique et psychique.<br /> que par lutte contre le sexisme en politique, le mouvement masculiniste entend l’interdiction de tout quota de participation féminine aux listes électorales. Ce qui est sexiste, pour le masculinisme, ce n’est pas que la vie politique et familiale soient organisées de telle sorte que c’est bien entendu à Madame d’organiser la vie du ménage et des enfants avant de se rendre à l’Assemblée. Non, le sexisme, c’est d’envisager comme l’a fait l’Allemagne, des crèches dans les enceintes parlementaires, et d’habituer les électeurs au fait que l’on puisse cocher le nom d’une femme autrement qu’en bas de liste… "Sos Divorce", l’une des plus vieilles associations de défense des droits des hommes en France (1975), écrit ainsi : « Instituer des quotas, nous paraît anticonstitutionnel tant que n'est pas modifié l'article 6 en question qui déclare, nous citons "Tous les citoyens étant égaux à ses yeux -(la loi)-, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents". Il est évident, suivant ce texte, partie intégrante de notre constitution, que le critère de sexe est exclu. Nous considérons qu'un homme ou une femme, placé dans les mêmes conditions, doit avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs, sans aucune discrimination relative à son sexe. Nous nous refusons à porter quelque jugement de valeur sur les différents partis politiques, notre mouvement se caractérisant par le fait que nous ne soucions pas de l'appartenance politique, philosophique, syndicale ou religieuse de nos adhérents ou dirigeants. Mais nous sommes amenés à constater que le parti des chasseurs, représentant une partie importante de la population si on réfère aux scores obtenus aux dernières élections, se verrait alors pénalisé. En effet, nous doutons fort que ce parti ait dans ses rangs autant de femmes que d'hommes. » Autrement dit, pour préserver toutes ses chances au tout petit parti Chasse, Pêche et Tradition, on ne saurait envisager de mesure qui renforce la présence des femmes dans le monde politique… CQFD !<br /> <br /> Or toutes ces mesures sont à chaque fois approchées « au nom du père ». Prenons par exemple la question des quotas en politique. On peut lire sur le site de SOS Papa : " Indice de la parité hommes/Femmes en France : 12,3 % de femmes députées, 8,6 % d’hommes ayant la résidence des enfants : 21 femmes députées en trop ?" La violence conjugaleL’agresseur est systématiquement présenté comme un « père » injustement accusé. Et pour récupérer les subventions chichement allouées aux refuges pour femmes battues, les masculinistes font valoir que les « pères » injustement exclus de leur domicile pour violence conjugale (ainsi que le prévoit la loi autrichienne, allemande, luxembourgeoise, canadienne…) doivent pouvoir bénéficier d’un toit pour continuer à accueillir leurs enfants (dont on sait que 50% sont également battus par ces mêmes hommes violents…). Abus sexuels sur enfantTout « homme » accusé d’inceste est présenté comme un père victime de « fausses allégations ». Un prétendu « Syndrome d’aliénation parentale » (SAP), non reconnu par la psychiatrie officielle, est en ce moment même en passe de conquérir tous les tribunaux européens. Le principe : si un enfant refuse de voir son père ou l’accuse d’attouchements ou de violence, et que cette accusation survient dans un contexte de séparation parentale, c’est très certainement un mensonge. L’enfant est en effet « aliéné » par la mère, qui cherche à gagner le divorce contre le père. Et comme bien entendu la majorité des mères qui découvrent que leur enfant est abusé ou violenté quittent le père, voilà des affaires classées en un clin d’œil. D’autant que les chantres du SAP (notamment le psychologue canadien Hubert Van Ghijseghem, qui donne régulièrement des conférences dans toute l’Europe, y compris dans les écoles de magistrature) offrent une étonnante solution pour « guérir » l’enfant : le confier en garde unique au père. Le fait que la France ait fait l’objet d’un rapport accablant du Commissariat au Droits de l’Homme sur cette question précise ne semble pas remettre en cause la propagation du SAP, dont on trouve explications et références sur tous les sites d’associations de pères en France, Allemagne, Belgique, Canada, Suisse… Leur campagne de désinformation est d’ailleurs très efficace : le chiffre de 50% de fausses allégations a pris dans les médias. Les statistiques des gouvernements canadiens et américains, aux prises avec le SAP depuis plus longtemps que l’Europe, sont pourtant claires : maximum 5% de fausses allégations délibérées d’abus sexuel. Le ministère canadien de la Santé précise d’ailleurs : « Lorsqu’on examine les cas impliquant un litige portant sur la garde des enfant ou sur le droit de visite, on constate que les pères qui n’ont pas la garde ont signalé 43 % de tous les cas de fausses allégations intentionnelles documentées dans l’ÉCI-1998, tandis que les mères ayant la garde des enfants sont responsables de 14 % des fausses allégations ». Mais en ce moment même, la justice française et allemande continue de confier des enfants abusés à leur violeur.La santéLes hommes, assurent les mouvements masculinistes, affichent un taux de suicide plus élevé que les femmes. Explication : ce sont des pères privés de leurs enfants, contraints à payer une pension alimentaire, qui sombrent dans la détresse. Conclusion : si l’on veut parer aux suicides des hommes, il faut, d’une part, réduire le nombre de divorces, d’autre part, supprimer la pension alimentaire et, enfin, garantir à tout père, quelles que soient ses compétences et attitudes vis-à-vis de sa famille, un accès inaliénable aux enfants (et, par là même, à son ex-compagne ou épouse). Une démonstration qui fait actuellement fureur au Québec, en dépit des statistiques prouvant que : 1) la pauvreté des mères divorcées est largement supérieure à celle des pères divorcés ; 2) que le taux de suicide des femmes est identique à celui des hommes ; seul diffère le taux de « réussite » du suicide, les hommes optant, construction culturelle oblige, pour des moyens plus virils : armes à feu et accidents de la route volontaires ; 3) que leur précarité psychique s’explique avant tout par l’habitude d’être pris en charge par une femme (ménage, santé, « soins » sexuels, organisation…), et qu’une fois divorcés ils ont du mal à assumer leur statut d’adulte.Mais dans leur majorité, les médias, très largement objet d’un intense lobbying des mouvements masculinistes (jusqu’à 30 mails et communiqués par jour, constate-t-on au Québec), reprennent leurs arguments sans chercher plus loin. "Sos Papa", en France, a ces 5 dernières années été invité ou interviewé dans 40 émissions de télévision, et fait l’objet de 700 articles de presse. "Fathers 4 Justice" en Angleterre non seulement s’affiche sur les écrans britanniques au moins 2 fois par mois, mais réussit à captiver l’attention d’un nombre incroyable de titres de presse, dont le Times, qui leur a consacré sa couverture pour un grand tour d’horizon des revendications « paternelles » à travers le monde. Der Spiegel, enfin, où écrit celui qui se présente comme le « missionnaire des mouvements des pères allemands », Matthias Matussek, relaie très régulièrement les positions les plus rétrogrades des mouvements de pères en matière de divorce, ou de santé, par exemple. Jean-Claude Saint-Amant, chercheur en sciences de l’éducation à Québec étudie depuis quelques années l’impact du discours masculiniste sur les décisions politiques en matière de mixité à l’école. Il explique : « Au Québec les masculinistes sont finalement très peu nombreux, personnellement je les évalue à une vingtaine d’ actifs et autant qui gravitent autour. Mais ils sont extrêmement actifs grâce aux médias électroniques, ils mettent sur pied des sites Internet et investissent massivement les forums de débats. Ils ont ainsi construit tout un système de référencement : on va aller sur un site de droits des pères, à prime abord légitime : on peut se poser des questions sur les droits pères dans la société aujourd’hui, mais très vite les liens vous renvoient vers des sites antiféministes, tels que « Content d’être un gars », au Québec, qui déverse une propagande haineuse contre les femmes, avec des théories du complot où les femmes domineraient dans les médias, domineraient dans la justice, etc., etc... L’autre façon de procéder, c’est en se servant des médias, c'est-à-dire de faire dire à des personnes autres, avec des mots autres, les choses ou messages qu’ils veulent bien penser. Il y a un certain nombre de personnes dans les medias, qui sont littéralement bombardées de messages internet. On sait que les personnes dans les médias sont pressées, et les mouvements masculinistes se servent de cet aspect, en fournissant souvent une documentation, des chiffres, des statistiques, qu’il faudrait vérifier pour démasquer certaines supercheries grossières. On a pu constater, ici, à l’Université de Laval, qu’ils n’hésitent pas à reprendre des textes d’analyse féministes réalisés par exemple par notre propre faculté et à remplacer le mot homme par femme ! On observe aussi que certaines personnalités, dans les médias et certains hommes et femmes politiques sont ciblés de façon très précise. C’est ainsi que depuis 1 an ou 2 leur influence dans les médias s’est accrue de façon importante, ils sont devenus en fait des interlocuteurs et c’est ce qu’ils souhaitaient depuis années. Je pense par exemple, au Québec et en Australie, à toutes les critiques sur le monde scolaire qui selon eux discriminerait les garçons : l’impact auprès des médias, auprès des parents qui se retournent contre l'école a été énorme. Il y a enfin un ciblage constant de certains ministères, qui sont bombardés littéralement de messages, en partant du ministre et en descendant tous les échelons hiérarchiques. Et quand je dis bombarder je parle de 10,15,20 messages par jour, que le personnel politique reçoit de la part de ces gens là. On a eu notre ministre des Relations avec les citoyens (le ministère qui chapeaute la Condition féminine) violemment mise en cause. En même temps il ne faut pas se leurrer, ce type de méthode là a ses effets. La réflexion de la ministre sur la place des hommes a été influencée par la prise de position de ces groupes et il y a des risques en fait que des institutions gagnées par les femmes pour favoriser leur émancipation soient perdues. Cette pression constante des masculinistes les plus bruyants, type "L’Après-Rupture" au Québec ou "Sos Papa" en France, crée en définitive une place pour des masculinistes dits « modérés » : mais attention, si la forme employée change (ils ne grimpent pas sur les palais royaux, n’insultent pas les ministres, ne vocifèrent pas dans les manifestations), le fond du discours malheureusement reste le même. »<br /> SOURCE : http://www.arte-tv.com/fr/histoire-societe/Quand_20des_20p_C3_A8res_20se_20vengent/Le_20masculinisme/813720,CmC=813706.html<br /> ___________________________________________________________________________________<br /> "Qui sont les masculinistes?<br /> <br /> <br /> On peut classer les groupes masculinistes en trois catégories : les groupes de défense des droits des hommes, les groupes de thérapie de la masculinité et les groupes conservateurs qui représentent l’extrême droite religieuse. Au-delà de leurs différences, c’est bien leur anti-féminisme ouvert qui assure la cohésion de leur discours, ainsi que leur position contre l’avortement. Voici brièvement ce que chacun d’eux ont à dire sur cette question. <br />  <br /> Les groupes de défense des droits des hommes<br /> Ces groupes luttent d’abord pour le droit des pères concernant la garde des enfants et les lois sur le divorce, mais encore, ils militent activement contre les politiques d’accès à l’égalité ou contre les réformes sur le harcèlement sexuel. Ils soutiennent que toutes ces lois sont discriminatoires envers les hommes. Et bien entendu, la discrimination dont ils souffrent serait le fruit du complot féministe, de connivence avec l’État, les juges et les tribunaux pour les priver injustement de leurs droits. Leur discours tourne donc surtout autour de la définition abusive que les féministes auraient donnée de la violence, du sexisme de l’appareil judiciaire et du partage inéquitable des ressources entre victimes et agresseurs dans les cas de violence conjugale. Selon eux, le féminisme aurait non seulement atteint l’égalité entre les sexes, mais aurait même renversé la situation au profit des femmes. Ainsi, tous les problèmes auxquels font face les femmes sont rendus équivalents à ceux des hommes. Par exemple, le fait que les femmes soient majoritairement les victimes de violence conjugale est contré par le fait que les hommes se suicident plus que ces dernières. À cet effet, ils soutiennent que les hommes souffriraient plus qu’avant car le mouvement féministe aurait engendré le mépris des valeurs masculines. Conséquemment, ils font de la revalorisation des comportements masculins un de leurs refrains, ce qui leur permet de déculpabiliser les hommes de leurs comportements agressifs, puisque selon eux, cela relèverait de la nature masculine à laquelle on ne peut rien changer. Ils s’emploient de cette façon à défendre les rôles sociaux traditionnels en les justifiant par des arguments d’ordre biologique.<br /> Ici au Québec, ce courant est incarné par des groupes comme Entraide pères-enfants séparés, Fathers 4 Justice et parmi les groupes les plus connus, l’Après-rupture et le Groupe d`Entraide Aux Pères et de Soutien à l’Enfant (GEPSE).<br /> L’Après-rupture : http://www.lapresrupture.qc.ca<br /> Fondé en 1998, l’Après-rupture est un organisme sans but lucratif chapeauté par le non moins notoire Gérard P. Lévesque. Ce groupe dénonce fermement «les excès des féministes radicales et ses conséquences négatives dans la société». Il n’hésite pas non plus à décrire le féminisme comme un «apartheid raciste anti-mâle»...<br /> L’Après-rupture traite principalement des échecs scolaires et du comportement social des garçons, du manque d’activités physiques des garçons, de l’absence de modèle masculin et de la valorisation excessive des filles. Rien de moins que la défense de la culture traditionnelle masculine.<br /> Sur la question de l’avortement, laissons M. Lévesque nous éclaircir sur leur position : «Le droit accordé aux femmes de renoncer à leur maternité […] n’est pas accordé aux hommes. Ainsi, à partir de la conception, jamais le père de l’enfant à naître n’aura le droit de renoncer à sa paternité.» <br /> Ce n’est donc pas tant à l’avortement en tant que tel qu’ils en veulent, mais bien au libre choix des femmes. Ce qui les dérange, c’est plutôt le fait inacceptable, à leurs dires, que le père ne puisse imposer une maternité forcée ou une interruption de grossesse forcée. Car si la femme décide par elle-même de garder l’enfant, ce ne serait que pour réclamer de l’argent à l’homme et si elle décide d’avorter, ce ne serait que pour le faire chier... <br /> Ainsi, leur position se distingue de la droite religieuse... quoi que M. Lévesque nous dit bien qu’ «À chaque année, le sacro-saint sacrement féministe de l’avortement assassine près d’un million de fœtus en Amérique du Nord. Cependant si la femme désire se faire vivre par un esclave mâle, elle impose cette vie humaine «sacrée» au vil éjaculateur. Il n’y a pas à s’étonner que la «culture de la mort» féministe soit un danger mortel pour la survie du peuple des Français d’Amérique: mes grands-parents ont eu en 1930, 13 enfants; la Québécoise «progressiste», lorsqu’elle cesse de tuer ses fœtus, accouche de 0.5 enfant. Le féminisme suicide le Québec! »<br /> Ce qu’ils disent, au bout du compte, c’est que l’avortement serait un «meurtre» seulement lorsque c’est la femme qui décide de se faire avorter! Enfin, cette citation démontre clairement que les idées d’extrême droite ont la touche chez les masculinistes... même chez ceux n’appartenant pas au courant de l’extrême droite religieuse. Alors, imaginez! <br /> Dans un autre registre, la question de l’avortement soulève aussi celle de l’immigration. En effet, il s’agit bien «de la survie du peuple des Français d’Amérique» lorsque les masculinistes mettent le débat sur la table. Ainsi, les masculinistes affichent une peur des autres cultures et tiennent mordicus à la tradition blanche catholique si chère à l’extrême droite. Enfin, tant les groupes de défense des droits de l’homme que les conservateurs partagent cette même xénophobie.<br /> Les groupes de thérapie de la masculinité<br /> Ces groupes se concentrent principalement sur la question de la «souffrance» des hommes. Ils organisent des ateliers, des retraites ou des discussions pour les hommes quant à leur rapport à la masculinité. Ici, au Québec, les groupes de thérapie de la masculinité les plus connus sont «Content d’être un gars» et «Entre-gars».<br /> Content d’être un gars: http://www.garscontent.com/<br /> Chapeauté par le masculiniste Yves Pageau, laissons ce dernier nous expliquer d’où vient le nom de son organisme : «À la première personne du singulier, on est toujours un gars. C’est aux yeux d’autrui qu’on est un homme. L’homme est le personnage social et le gars est la personne intime. Contrairement à ce que la misandrie ambiante tente de laisser croire, il n’est pas interdit d’être content d’être ce qu’on est et je rejette la prétendue supériorité morale des femmes.»<br /> Sur leur site, on retrouve le blog de Gérard P. Lévesque, de l’Après-rupture, qui met bien en garde les hommes que «les féministes radicales risquent de gagner la révolution culturelle». Suite à ses inquiétudes sur le contrôle de l’ONU par les féministes, Lévesque annonce que «nous avons passé le point de non retour et que trop d’enfants non-nés ont été massacrés par des avorteuses». Quant à Yves Pageau, il n’hésite pas à parler de l’infanticide que représente l’avortement après quatre mois de grossesse. <br /> Enfin, les groupes des droits des hommes et les groupes de thérapie de la masculinité partagent la même position concernant l’avortement. Ce n’est pas tant ce dernier qui est en jeu, mais plutôt le libre choix des femmes.<br /> Les groupes conservateurs<br /> Ces groupes défendent une vision de la famille traditionnelle et aimeraient bien retourner aux temps où l’Église dominait la vie sociale et politique. Ils justifient les rôles sociaux traditionnels par la bible (catholique ou protestante) et revendique pour l’homme son statut naturel d’autorité et de protection. Bien entendu, ils s’opposent à l’homosexualité.<br /> Ici au Québec, les groupes les plus connus sont Québec-vie et le Parti de la Démocratie Chrétienne du Québec.<br /> Québec-vie :http://www.cqv.qc.ca/<br /> Présidé par Luc Gagnon, Québec-vie est un organisme sans but lucratif. Il a comme mission de cultiver le respect de la vie face à la culture de la mort qui, selon eux, règne au Québec. Malgré les 65 000 sympathisants qu’il dit avoir, Québec-vie est une organisation très faible. <br /> Bien sûr, cet organisme considère les féministes comme ses adversaires. En fait, à cause d’elles, le Québec serait en train de s’auto-génocider en tuant ses enfants! Leur position est donc très claire : l’avortement est un meurtre. Leur opposition prend la forme de prières, de lobbying et de manifestations devant les cliniques d’avortement, entre autre.<br /> Et la position des anarchistes?<br /> Nous considérons que les femmes ont le droit de choisir. Tout au long de l’histoire, le fait d’avoir des enfants a réduit l’accès pour les femmes à l’éducation, au travail, aux loisirs, etc. Même encore aujourd’hui, ce sont les femmes qui assument la majorité du travail domestique, qui arrêtent leurs études ou même qui arrêtent leur travail faute de véritables mesures de conciliation famille-travail.<br /> Même si la situation des femmes a grandement évolué au cours des dernières décennies, l’oppression spécifique des femmes n’est pas disparue. En effet, doit-on rappeler que toutes les 45 secondes, un viol est commis aux États-Unis? Que le viol conjugal n’est considéré comme un crime que par 17 États sur cette planète? Que les femmes mondialement sont celles qui souffrent le plus de pauvreté et d’analphabétisme? Que les écarts de salaires persistent toujours entre les hommes et les femmes? La liste est encore bien longue...<br /> Ainsi, une femme meurt dans le monde à chaque 3 minutes suite à un avortement clandestin raté. Avoir le plein contrôle de son corps est une clé essentielle pour en finir avec l’oppression que vivent les femmes.<br /> Les anarchistes supportent donc le droit à l’avortement. Ce droit repose, selon nous, sur le droit des femmes de contrôler leur propre fertilité. Ainsi, l’accès aux moyens de contraception et à l’avortement gratuit font partie de nos revendications. La qualité de vie des femmes ne peut être égalée à celle d’un foetus non-né.<br /> Enfin, non seulement nous appuyons le libre choix des femmes, mais nous nous opposons aussi à tous ceux et celles qui désirent le leur enlever. Que les masculinistes se le tiennent donc pour dit!<br /> E. Morraletat<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> SOURCE : http://nefac.net/node/1811<br />
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