Le gouvernement d’Iran emprisonne et maltraite des féministes qui dénoncent ses lois misogynes
Les dernières nouvelles en provenance d’Iran confirment la répression continue des militantes féministes et des femmes qui ne respectent pas les normes misogynes de la République islamique d’Iran. L’appel à protestation lancé en mai reste d’actualité. Nous vous remercions de bien vouloir continuer à le diffuser dans vos réseaux.
Novembre 2007
Delaram Ali, étudiante active au sein des mouvements estudiantins et militante de la campagne « Un million de signatures pour l’abrogation des lois discriminatoires envers les femmes », a été condamnée en appel par le tribunal islamique à deux ans et six mois de prison ferme pour avoir participé en 2005 à une manifestation de protestation contre les discriminations vécues par les femmes en Iran.
Octobre 2007
Ronak Safar Zadeh, graphiste et militante kurde de la campagne « Un million de signatures pour l’abrogation des lois discriminatoires envers les femmes » a été arrêtée les agents des renseignements qui ont procédé à la fouille du domicile familial. Ses parents avec qui elle vivait, n’ont aujourd’hui aucune information quant au sort réservé à leur fille.
Zahra Bani Yaghoub, médecin de 27 ans, a été arrêtée dans un parc de la ville de Hamedan par des agents de contrôle des moeurs parce qu’elle s’y promenait avec son fiancé et est donc soupçonnée d’avoir avec lui des rapports sexuels hors mariage. Elle a été déclarée morte après 48 heures de détention. Selon la police, elle se serait suicidée, fait que sa famille refuse et dénonce.
Un dépliant pour les femmes iraniennes à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes
A l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le Réseau international de solidarité avec les féministes iraniennes fera paraître un dépliant pour dénoncer les violences exercées contre les femmes, légalisées par la République islamique d’Iran :
l’obligation du port du voile,
la misogynie,
les violences sexuelles,
la lapidation, l’exécution et les mutilations,
les violences politiques.
Pour soutenir la lutte des féministes iraniennes, ainsi que la résistance des femmes face à ces violences, et participer à la diffusion la plus large possible de ce dépliant, nous vous invitons à prendre contact avec nous. Nous pourrons vous faire parvenir des exemplaires de ce dépliant.
Chahla Chafiq, http://iranfeministe.online.fr
Une pétition à signer
Signature à envoyer à iran.feministe@gmail.com (Prénom, nom, profession, activité, ville, pays) - Adresse du blog : iranfeministe.online.fr
Protestons contre la poursuite judiciaire
des militantes féministes en Iran !
Le 24 avril 2007, le tribunal révolutionnaire islamiste de Téhéran a condamné à trois ans de prison, dont six mois ferme, deux figures importantes du mouvement féministe en Iran, Parvin Ardalan et Nouchine Ahmadi Khorassani, au motif de « conspiration et rassemblement perturbant l’ordre public ».
Il s’agit de deux figures importantes présentes depuis des années dans la mouvance féministe et qui ont défendu par leurs écrits et actions l’égalité des droits pour les femmes. Elles comptent parmi les initiatrices de la campagne « un million de signatures pour le changement des lois discriminatoires envers les femmes » (www.weforchange.info). En se référant aux pactes internationaux relatifs aux droits civils et politiques et aux droits économiques, sociaux et culturels dont l’Iran est signataire, cette campagne revendique l’abolition des lois en vigueur qui considèrent les femmes comme des « demi-hommes ». La poursuite judiciaire et l’emprisonnement de militantes de cette campagne n’a qu’un but : faire taire la voix des femmes qui revendiquent des droits élémentaires.
Il faut rappeler que, ces derniers jours, les tribunaux révolutionnaires islamiques ont également condamné Azadeh Forgani, Soussane Tahmassebi, Fariba Davoudi Mohajer et Shahla Entessari pour des motifs identiques.
Dans les jours qui viennent, il faut très certainement s’attendre à des verdicts semblables pour les autres militantes du mouvement féministe en Iran.
Ces jours-ci, en organisant les attaques des forces de l’ordre envers les femmes « mal voilées », celles qui disent « non » au modèle idéologique du régime islamiste, le pouvoir en place tente d’alimenter une ambiance de terreur dans la société civile. Il procède, dans le même temps, à la répression du mouvement étudiant et étouffe violemment les revendications collectives des ouvrier(e)s et des enseignant(e)s. Parallèlement il ne cesse d’attaquer les militantes féministes afin de faire taire toutes les femmes.
L’avenir que le gouvernement réserve aux militantes féministes témoigne d’une indéniable réalité : la lutte pour les droits des femmes est au centre du combat sociopolitique pour la liberté, la justice sociale et la démocratie en Iran. C’est pourquoi il faut absolument briser le silence devant ces verdicts injustes.
Nous, signataires de cet appel, demandons à tou(te)s les défenseur(e)s de la liberté et des droits humains, ainsi qu’aux militant(e)s des droits des femmes de protester contre ce verdict.
Nous adresserons cet appel à toutes les instances internationales pour faire annuler ces verdicts et exiger la liberté et la sécurité pour toutes les militantes du mouvement féministe en Iran.
Signature à envoyer à iran.feministe@gmail.com (Prénom, nom, profession, activité, ville, pays)
Adresse du blog :
Chahla Chafiq, http://iranfeministe.online.fr
Mis en ligne sur Sisyphe, le 6 novembre 2007
Autre article sur Sisyphe concernant les femmes arrêtées et tuées en Iran.
Jean-Baptiste Herrera , Gaël Bocandé, Prisonnière de Téhéran, Le Devoir, 10 novembre 2007. Étudiante à l’Université du Québec à Montréal, Mehrnoushe Solouki a eu le malheur de vouloir tourner un documentaire dans son pays d’origine, l’Iran.